Il y en aura vraiment pour tous les goûts en avril sur le petit écran. Une nouvelle adaptation spectaculaire de jeux vidéo (« Fallout »), de séries historiques comme « Franklin » ou « The Sympathizer », de thrillers qui vous font voyager entre Tokyo et le Queensland australien, et de quelques ovnis français comme « La Machine » et « Fiasco ». ». À vos écrans !
La lumière dans la salle
Une journaliste retourne dans sa ville natale pour enquêter sur la disparition de sa meilleure amie dix-huit ans plus tôt, au moment où le meurtrier sort de prison. Mais cette dernière ne se souvient de rien et ne peut toujours pas aider la mère de la victime à retrouver le corps de sa fille. Mystères, secrets, non-dits vont peu à peu refaire surface. Un très bon thriller gallois porté par un trio d’acteurs impeccable (Joanna Scanlan, Alexandra Roach et Iwan Rheon). 1euh Avril sur Polar+.
Vice de Tokyo
La saison 1 du programme réalisé par Michael Mann nous a emmené dans les recoins les plus sombres de la capitale japonaise. Après deux ans d’absence de nos écrans, Jake Adelstein (Ansel Elgort, égal à lui) continue de faire la lumière, au nom de son journal, sur les crimes qui gangrènent Tokyo, tout en essayant de ne pas s’attirer davantage les foudres de la mafia.
Haletante et intense, cette deuxième salve d’épisodes continue d’entretenir une tension folle sur ses personnages ainsi que sur son public. Sans perdre de temps, la série nous plonge directement dans l’action, privilégiant les moments d’immersion culturelle qui faisaient le charme des débuts de la série, les codes plus classiques du thriller. Mais l’ensemble reste saisissant. Le 4 avril sur Canal+.
» Machine «
La chaîne culturelle aime surprendre et avec « Machine » le pari est gagné. Entre drame social et film de kung-fu, cette série de Thomas Bidegain (« Omar La fraise ») et Fred Grivois (« Piste noire ») nous emmène dans une petite ville de l’Est de la France menacée de délocalisation de l’usine locale.
Poursuivie par des militaires, une ancienne commando (Margot Bancilhon), rompue aux arts martiaux, va se retrouver impliquée dans un combat plus solidaire aux côtés d’un ancien trafiquant de drogue et passionné de Karl Marx incarné par JoeyStarr. Cette fiction, lauréate de la meilleure série française au dernier festival Séries Mania de Lille, joue avec les codes du manga et du film d’action à la « Kill Bill ». en les plongeant dans un bain culturel très français. Revigorant. Sur Arte.tv le 4 avril.
« Sucre »
Au premier abord, cette série bien ficelée, à la production léchée et au casting raffiné a de quoi séduire : un détective privé de haut vol et fou de cinéma, incarné par l’impeccable Colin Farrell, doit retrouver la petite-fille d’un magnat d’Hollywood. Malheureusement, cette sombre série de Mark Protosevich qui collectionne pas mal de clichés, malgré la mise en scène de Fernando Meirelles, ne tient pas ses promesses, s’enlisant dans un mystère dont on finit par se désintéresser.Sur Apple TV+ le 5 avril.
« Charbon »
Inspirée de l’affaire des immolations de l’Ordre du Temple Solaire en décembre 1995 dans un petit village du Vercors, cette série se déroule trente ans plus tard, lorsqu’une femme est assassinée selon les mêmes rituels de la secte. Un jeune délinquant (le rappeur Hatik) est rapidement accusé par les habitants du petit village isérois. Bien décidé à prouver son innocence, il peut compter sur l’aide d’une jeune geek fan de « true crime » (Noémie Schmidt) à la recherche de son père. Un thriller montagnard divertissant. Sur Netflix le 10 avril.
Mlle Holmes
Dans cette nouvelle comédie policière, Lola Dewaere (« Astrid et Raphaëlle ») endosse le rôle de l’arrière-petite-fille de Sherlock Holmes. Célibataire, vivant toujours avec son père (Daniel Prévost), souffrant de problèmes d’attention, elle est policière dans une petite ville de province. Un accident va la sortir de sa torpeur induite par ses médicaments et lui redonner ses capacités de déduction héréditaires mais aussi le goût de la vie, d’autant qu’elle bénéficiera de la présence à ses côtés de son « Watson », un sympathique « stagiaire » (Tom Villa), médecin de métier…
Après la petite sœur (« Enola Holmes » sur Netflix), le petit écran continue d’exploiter la veine du célèbre détective privé avec un relatif bonheur. Plutôt bien écrite et réalisée, cette série créée par Victoria Spennato ne manque pas de charme même si les intrigues ne sont pas particulièrement sophistiquées. Sur TF1 le 12 avril.
Tomber
Adaptation de la franchise de jeux vidéo éponyme, « Fallout » doit travailler plus dur. D’abord parce que les adaptations vidéoludiques ont rarement un impact à l’écran, à l’exception notable de « The Last of Us » sur HBO, et d’autre part parce que le ton de Fallout est difficile à reproduire, entre survivalisme, violence et humour audacieux. Sur les traces des jeux officiels, la série créée par Amazon Prime raconte l’histoire des États-Unis plus de 200 ans après une apocalypse nucléaire survenue dans les années 1950.
Au sein d’un univers rétrofuturiste intrigant, qui se joue aussi bien des codes de la science-fiction que du western, mélange bien connu des producteurs qui ne sont autres que les créateurs de Westworld, Lucy (Ella Purnell) abandonne son abri atomique pour le monde extérieur. à la recherche de son père (Kyle MacLachlan). Une quête périlleuse qui pourrait relever à la fois du gonzo et de la critique sociale. Sur Prime Video à partir du 12 avril.
Franklin
Il s’agit d’une étonnante série sur l’un des pères fondateurs de la démocratie américaine, bien connu des Français. Benjamin Franklin, déjà septuagénaire, arrive en France en 1776 pour convaincre le royaume de financer la révolution des colonies américaines contre les Anglais. Cet homme des Lumières, ami de Voltaire, mettra à profit son expérience et son charisme pour faire aboutir l’alliance franco-américaine en 1778 et signer la fin de la guerre d’indépendance contre la Grande-Bretagne cinq ans plus tard.
Une série franco-américaine tirée du livre Une grande improvisation : Franklin, la France et la naissance de l’Amérique de Stacy Schiff, mené avec brio par Michael Douglas, accompagné d’un casting international de choix (Ludivine Sagnier, Thibault de Montalembert, Jeanne Balibar, Eddie Marsan…) Un biopic instructif et vivant. Sur AppleTV+ le 12 avril.
Le sympathisant
Avec son casting de stars dont Robert Downey Jr., qui incarne de nombreux personnages comme autant de facettes des Etats-Unis, et son réalisateur de renom, Park Chan-wook, à qui l’on doit notamment « Décision de partir », « Old Boy » ou encore même « Mademoiselle », « Le Sympathisant » est une série très attendue. Thriller en 7 épisodes, il raconte l’exil d’un espion communiste à Los Angeles, après la chute de Saigon.
Une approche historique qui peut paraître complexe au premier abord mais qui se révèle finalement digeste grâce à sa réalisation pop et étonnante et son écriture incisive. Satire énergique et féroce de l’américanisation de la culture, le programme joue avec délectation sur les différences entre Orient et Occident et le résultat est aussi ambitieux que fantaisiste. Le 14 avril sur Prime Video.
Neige noire
Petit à petit, les séries policières australiennes s’imposent sur le petit écran. Après l’étonnant « Dead Loch » et le captivant « Mystery Road », cette fiction de Lucas Taylor nous emmène dans le Queensland à la recherche du meurtrier d’un lycéen tué 25 ans plus tôt mais dont le crime n’a jamais été élucidé. Un spécialiste des cold cases vient de Brisbane pour résoudre l’affaire après qu’une capsule temporelle révèle la jeune femme, d’origine insulaire, craint pour sa vie.
C’est Travis Fimmel, l’inoubliable Ragnar de la série « Vikings », qui incarne cet inspecteur lui-même tourmenté par la disparition de son frère quand il était petit. C’est l’une des forces de cette série qui filme aussi magnifiquement les paysages sauvages du nord-est de l’Australie où de nombreux insulaires du Pacifique (Vanuatu, Fidji…) étaient attirés pour travailler comme des esclaves dans les champs de canne. sucre. Secrets, abus, légendes… Une série exotique. Le 22 avril sur Polar+.
Fiasco
Cinéma et télévision n’ont cessé de parler l’un de l’autre ces derniers temps, pour le plus grand plaisir des fans du making-of. Dans « Fiasco », la prochaine création française de Netflix qu’on n’a pas encore pu visionner, l’envers du chaos est on ne peut plus chaotique, comme l’indique le titre.
Avec au casting quelques-unes des personnalités les plus appréciées du moment, de Pierre Niney à François Civil, en passant par Géraldine Nakache, la série raconte le tournage d’un film ambitieux se déroulant sur plusieurs époques. Un projet déjà assez complexe sans y ajouter des tentatives de sabotage de la part d’un des membres de l’équipe. Une comédie hilarante en perspective, signée par le créateur de « Family Business », autre succès français. Le 30 avril sur Netflix.