« Prime Macron », heures supplémentaires, chèques-repas : ces compléments de salaire qui mettent à mal la Sécurité sociale
Participation, chèques repas, Chèques Vacances, complémentaire santé… de nombreux salariés bénéficient de ces compléments de salaire qui boostent le pouvoir d’achat. Ils sont devenus encore plus importants depuis l’instauration de la prime de partage de la valeur (« bonus Macron ») en 2019. Revers de la médaille : du fait de leurs régimes sociaux dérogatoires, ils alourdissent les comptes sociaux, souligne la comptabilité de la Cour en 2019. publication du rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale Ce Mercredi.
« Depuis 2018, les compléments de salaire ont pris une ampleur inédite. Ils tendent de plus en plus à répondre à un objectif d’amélioration du pouvoir d’achat, au même titre que le salaire de base, mais à moindre coût pour les entreprises du fait de leur régime social exceptionnel », souligne-t-elle. .
Manque de contrôle
Les compléments de salaire bénéficiant d’exonérations ou d’exonérations représentaient 87,5 milliards d’euros en 2022. Les trois principaux dispositifs concernent le partage de la valeur en entreprise (35%), devant la protection sociale complémentaire (29%). et les heures supplémentaires (17 %).
Dans le même temps, poursuit la Cour, les taxes compensatoires très complexes, créées pour atténuer les effets de ces mesures sur les finances sociales, ont été réduites. Ainsi, le taux d’indemnisation des pertes de recettes de la Sécurité sociale est passé de 43,5% en 2018 à 35,6% en 2023, malgré la dynamique des salaires.
La Cour des comptes estime ainsi le manque à gagner en 2022 à 18 milliards, soit 8,1 milliards de plus qu’en 2018. « Une telle augmentation est du même ordre que celle du déficit de la Sécurité sociale hors Covid (+6,6 milliards) », dit-elle. Remarques. D’où la nécessité d’atténuer ces régimes exceptionnels, d’autant que la répartition des compléments de salaire varie fortement selon les secteurs d’activité et la taille des entreprises.
Pour se rapprocher du droit commun, la Cour formule plusieurs recommandations. Le premier concerne les heures supplémentaires, exonérées de cotisations salariales vieillesse (perte de recettes de 2,2 milliards en 2022). Deux options sont sur la table : transformer ces exonérations en exonérations pour ne plus créer de droits à la retraite ou compenser par des crédits budgétaires.
Un plafond global
Il faut, ajoutent les magistrats financiers, faire converger les différents taux du paquet social vers sa valeur de référence de 20 %, l’appliquer à la prime de partage de valeur et augmenter le taux de 20 % à 30 %. de l’abondement patronal sur les actions gratuites.
Chaque système ayant ses propres règles, il n’y a pas de plafond global sur les compléments de salaire cumulables. Pour freiner ces cumuls, l’exonération pourrait être limitée à un seul d’entre eux. « Alternativement, tous les plafonds d’exonération de cotisations sociales de ces régimes pourraient être réduits aux montants retenus pour la prime de partage de la valeur, soit 6 000 euros », estime la Cour.