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Prévisions de croissance estivale revues à la baisse en raison de l’incertitude


Le produit intérieur brut (PIB) français devrait croître légèrement moins que prévu au troisième trimestre, en raison des incertitudes politiques et du coût élevé du crédit qui pèsent sur l’investissement des entreprises, a annoncé lundi l’Insee, tout en maintenant sa prévision pour l’ensemble de 2024.

Malgré l’impulsion des Jeux olympiques et paralympiques sur la croissance trimestrielle (0,3 point), l’Institut national de la statistique a révisé légèrement à la baisse sa prévision de croissance du PIB pour la période de juillet à septembre, de 0,5% à 0,4%, tout en la maintenant à 1,1% pour 2024, soit le même que l’an dernier. Au quatrième trimestre, l’activité reculerait de 0,1%.

Les taux d’intérêt toujours élevés

« Dans nos enquêtes, les entreprises sont plus pessimistes qu’il y a deux mois », avant les législatives anticipées, a souligné Dorian Roucher, chef du service de la conjoncture. « En particulier, les anticipations d’investissement, qui étaient déjà dégradées, se sont encore assombries », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

Alors que Michel Barnier a été nommé Premier ministre près de deux mois après l’élection, ce ralentissement de l’investissement s’explique aussi par des taux d’intérêt qui restent élevés malgré la baisse initiée en juin par la Banque centrale européenne. Après une phase inédite de hausse du coût du crédit, destinée à lutter contre une inflation exceptionnellement élevée, la BCE devrait acter une nouvelle baisse de ses taux jeudi.

Toutefois, « l’assouplissement monétaire engagé ne produirait pas encore ses effets d’ici la fin de l’année », souligne l’Insee dans sa note de conjoncture. A l’inverse, « le bout du tunnel semble en vue » pour les investissements des ménages, en recul depuis douze trimestres consécutifs, notamment concernant les transactions immobilières et la construction de logements, assure Dorian Roucher.

Les ménages devraient recommencer à dépenser davantage

Les perspectives devraient également s’éclaircir au second semestre pour la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance française mais qui tourne au ralenti depuis plusieurs trimestres en raison d’une inflation passée élevée.

Profitant des gains de pouvoir d’achat grâce aux hausses de salaires, à la revalorisation des prestations sociales et à un apaisement de l’inflation, les ménages devraient recommencer à dépenser davantage, alors qu’ils préféraient jusqu’ici jouer la carte de la sécurité en épargnant. Pour la première fois depuis trois ans, l’inflation est repassée sous la barre symbolique des 2% sur un an (1,9%) en août. Elle devrait continuer de baisser à 1,6% sur un an en décembre.

europe1 Fr

Eleon Lass

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