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Présidentielle américaine : Trump multiplie les diatribes anti-migrants dans une campagne tendue

« Les enfants américains sont à la merci de criminels barbares », a déclaré vendredi le candidat républicain à la présidentielle Donald Trump lors d’une conférence de presse dans son complexe de golf dans la banlieue de Los Angeles.

L’ancien président, qui multiplie toute la semaine ses diatribes, en partie fausses, contre les migrants, a une nouvelle fois évoqué l’affirmation fallacieuse et raciste selon laquelle les migrants haïtiens voleraient des chiens et des chats pour les manger dans la ville de Springfield. « Nous allons organiser des expulsions massives » dans cette petite ville de l’Ohio, a promis le milliardaire républicain, feignant d’ignorer que beaucoup de ces migrants disposent d’un permis de séjour.

« Tiers-Monde »

Lors de sa conférence de presse, le candidat républicain a accusé, sans preuve, son rival à l’élection de novembre d’avoir fait venir illégalement par avion « certains des pires meurtriers et terroristes ». « Kamala va transformer l’Amérique en un camp de réfugiés du tiers-monde. C’est déjà en train de se produire dans une certaine mesure », a-t-il martelé lors d’un discours une fois de plus très décousu.

Le candidat républicain a placé l’immigration, une préoccupation majeure des électeurs selon les sondages, au cœur de sa nouvelle campagne pour la Maison Blanche. Tout comme il l’avait fait en 2016, lorsqu’il avait fait campagne sur son projet de mur à la frontière avec le Mexique.

S’il gagne le 5 novembre, il promet de lutter contre l’immigration illégale par des expulsions massives.

Trump scandalise son propre camp en se rapprochant d’une influenceuse d’extrême droite

En incluant cette semaine un influenceur controversé d’extrême droite dans son cercle intime, Donald Trump était loin d’imaginer l’incendie qu’il allait allumer au sein de sa famille habituellement soudée « Make America Great Again ».

La fougueuse et très critique Laura Loomer a été vue en bonne place mercredi aux côtés du candidat républicain lors de la cérémonie de commémoration du 11-Septembre à New York. La veille, la militante de 31 ans était dans les coulisses de son débat face à Kamala Harris à Philadelphie.

Le problème est que deux jours plus tôt, Laura Loomer avait publié un message sur son compte X, qui compte 1,3 million d’abonnés, qui a alarmé certains des soutiens les plus radicaux du milliardaire.
Si Kamala Harris est élue, « il y aura un parfum de curry à la Maison Blanche », a-t-elle écrit, faisant référence aux origines indiennes de la mère de la démocrate.

C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour plusieurs partisans de Trump, comme Marjorie Taylor Greene, issue de l’extrême droite du Parti républicain, et Willie Montague, candidat au Congrès dans une circonscription de Floride.

Kamala Harris sera vendredi dans l’État pivot, peut-être l’État le plus crucial de l’élection présidentielle : la Pennsylvanie, avec ses 19 grands électeurs.

Kamala Harris préfère esquiver les attaques

La vice-présidente n’a pour l’instant pas réagi aux propos de sa rivale. Lorsque Donald Trump a évoqué la théorie du complot sur les animaux de compagnie lors de leur débat télévisé mardi, elle a répondu en secouant la tête avec véhémence, l’air à la fois amusé et indigné.

Cette fille d’une mère indienne et d’un père jamaïcain, première femme vice-présidente des Etats-Unis, ne s’est jamais livrée à des attaques visant son identité depuis le début de sa campagne, menée de manière très méthodique et avec une position résolument centriste.

Une campagne indécise

Jeudi, la démocrate de 59 ans a prononcé son discours bien rodé en Caroline du Nord, autre Etat pivot du Sud historique américain, sur la côte atlantique. « Il est temps de tourner la page » sur Trump, a-t-elle martelé, promettant de défendre la classe moyenne et le droit à l’avortement.

Une fois de plus, Kamala Harris, qui s’est lancée dans la course après le retrait du président Joe Biden il y a moins de deux mois, a martelé que l’élection serait « très serrée » et qu’elle n’était « pas la favorite ». La candidate, qui a dominé de l’avis général son adversaire lors du débat de mardi, ne pourra pas compter sur une nouvelle confrontation de ce type pour lui redonner de l’élan : Donald Trump s’est opposé jeudi à une revanche.

Dans une Amérique qui semble désormais irrémédiablement divisée politiquement, les deux candidats sont au coude à coude dans les sondages. Comme en 2016 et 2020, tout devrait donc se jouer par quelques dizaines de milliers de voix d’électeurs indécis dans six ou sept États stratégiques, quel que soit le nombre total de voix à l’échelle nationale, puisque l’élection se déroule selon le principe du suffrage universel indirect.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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