Présidentielle américaine : « Fier époux de Kamala Harris », « père dévoué »… qui est Doug Emhoff ?

« Père dévoué. Fier époux de Kamala Harris. Défenseur de la justice et de l’égalité. » C’est ainsi que se décrit sur son compte X le premier « deuxième gentleman » de l’histoire des États-Unis.

Doug Emhoff a reçu une standing ovation lors de son discours à la convention démocrate mardi. Il s’est exprimé aux côtés de Joe Biden et des Obama. « Son empathie est sa force », a-t-il déclaré, décrivant sa femme comme une « guerrière joyeuse », faisant écho aux critiques de Donald Trump selon lesquelles elle se moque de son rire.

Une famille recomposée et progressiste

Né en 1964 à Brooklyn, Douglas Emhoff grandit dans une famille juive américaine de la classe moyenne. Après des études de droit, il devient avocat spécialisé dans le divertissement dans les années 1990, où il fonde son propre cabinet avec un ami.

Doug Emhoff s’est marié une première fois en 1992 et a eu deux enfants de cette union, Cole et Ella. En 2008, le couple s’est séparé et cinq ans plus tard, le brillant avocat a été présenté à Kamala Harris par un ami. Cette dernière travaillait dans le domaine juridique à l’époque. Ce fut le coup de foudre. Un an plus tard, en août 2014, ils se sont mariés à Santa Barbara. Depuis, ils forment un couple solide et uni qu’ils n’hésitent pas à afficher sur les réseaux sociaux, où ils incarnent la famille recomposée et progressiste.

Ces dernières semaines, cette réputation de père de famille modèle a été légèrement ternie par la révélation selon laquelle Emhoff aurait trompé sa première femme. Les deux hommes ont publié des déclarations affirmant qu’ils entretiennent de bonnes relations en tant que coparents.

Un « second gentleman » engagé

L’avocat est devenu du jour au lendemain un acteur majeur aux multiples responsabilités de représentation. Il est amené à participer à des œuvres caritatives, à accueillir des délégations étrangères et à soutenir la première dame Jill Biden dans son travail. Son engagement est particulièrement marqué sur les questions d’accès à la justice pour les plus défavorisés. D’origine juive, il est devenu un soutien de premier plan de la Maison Blanche dans la lutte contre l’antisémitisme et s’est fait un porte-parole passionné d’Israël auprès de l’administration.

Dans une vidéo diffusée mardi, Cole Emhoff, son fils aîné, admet qu’au début, son père ne se sentait pas à sa place. Mais ensuite, il a « pleinement embrassé son rôle ». Emhoff lui-même avait admis que la transition n’avait pas été facile, surtout après avoir quitté sa carrière d’avocat dans le domaine du divertissement qu’il adorait et qui lui rapportait environ 1 million de dollars par an.

Un atout pour la campagne électorale

Douglas Emhoff possède deux comptes X comptant respectivement un million et 1,7 million d’abonnés, sur lesquels il parle principalement de Kamala Harris. Qu’il prenne des selfies ou laisse des mots doux, l’enthousiasme du second gentleman à montrer son soutien à sa compagne ne semble jamais faiblir.

Il a profité de sa position pour assouvir sa passion pour le sport, en assistant à la Coupe du monde féminine en Nouvelle-Zélande et à la cérémonie de clôture des Jeux olympiques. Fan de baseball, sa passion pourrait bien être plus qu’un simple passe-temps. Kevin Liao, consultant démocrate à Los Angeles, a déclaré à NPR que « les électeurs sceptiques à l’égard de Harris pourraient finir par s’identifier à Emhoff ». Son image de père de famille ordinaire et de fan de sport lui permet de séduire un électorat auprès duquel sa femme n’est pas très populaire.

« Le sport est la preuve tangible que les Américains ont plus en commun qu’ils ne le pensent », a déclaré Douglas Emhoff dans une interview au Rich Eisen Show. Le « second gentleman » est unanimement encensé par les médias américains. Le New York Times le qualifie de partenaire de campagne idéal et Marie Claire US l’a présenté comme le mari parfait. Le couple fêtera jeudi son dixième anniversaire de mariage, date de l’investiture officielle de Kamala Harris.