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Présidentielle américaine 2024 : quand les démocrates ciblent l’ego de Donald Trump

Présidentielle américaine 2024 : quand les démocrates ciblent l’ego de Donald Trump

Hillary Clinton avait critiqué les « déplorables » trumpistes, Joe Biden avait passé sous silence la démocratie américaine en danger. Pour leur campagne, Kamala Harris et Tim Walz ont préféré utiliser l’humour. La candidate à la vice-présidence avait fait mouche en qualifiant les républicains de « bizarres » début août. La boutade a été reprise à plusieurs reprises par de jeunes militants démocrates sur les réseaux sociaux.

Fini le temps où les démocrates cherchaient à s’élever au-dessus des slogans et des invectives du camp Trump. Mardi, lors de la convention démocrate à Chicago, les piques de Michelle Obama ont donné le ton. Après avoir appelé en 2016 à « prendre du recul » face aux attaques républicaines, l’ancienne « First Lady » a cette fois mené la charge contre Donald Trump.

La plupart des Américains « ne bénéficieront jamais de la discrimination positive des héritiers fortunés », a-t-elle attaqué le milliardaire, qui ne manque jamais une occasion de ridiculiser la défense de la diversité et de l’inclusion chère aux démocrates.

Michelle Obama à l’offensive

« Quand on fait face à une montagne, on ne s’attend pas à ce qu’il y ait un escalator pour nous amener au sommet », a-t-elle déclaré, déclenchant de vifs rires dans l’auditoire, en référence à l’annonce de la candidature de Donald Trump en 2016 devant les escalators dorés de la Trump Tower à New York.

Barack Obama a brodé sur ce thème : « Voilà un milliardaire de 78 ans qui n’a jamais cessé de se plaindre de ses problèmes depuis qu’il est descendu de son Golden Escalator il y a neuf ans », s’est-il moqué dans son discours, après Michelle. Au passage, l’ancien président l’a comparé au voisin agaçant qui passe son temps à souffler des feuilles devant chez vous. Et il s’est moqué de son « obsession bizarre pour la taille de ses foules », usant de gestes évocateurs qui ont déclenché les rires des milliers de délégués réunis à Chicago.

Vexé, l’ancien président s’est emporté face à ces attaques « personnelles » alors que lui-même est fustigé par son équipe pour « s’en tenir au projet » ! Mais il va devoir s’y faire. Les démocrates semblent bien décidés à s’amuser à ses dépens.

Même sa fortune de promoteur immobilier et, plus récemment, d’investisseur dans le réseau social Truth Social, a été ridiculisée. « Donald Trump pense qu’on devrait lui faire confiance sur le plan économique parce qu’il prétend être très riche », a fait remarquer le gouverneur de l’Illinois JB Pritzker, l’un des héritiers de la famille Hyatt, fondatrice du géant hôtelier, dont la fortune est estimée à plus de 3 milliards de dollars. « Mais je suis un vrai milliardaire, et je vous le dis, la seule chose que Trump a en abondance, c’est sa stupidité », a-t-il grondée.

Bill Clinton, comédien

Mais aucun orateur n’a autant fait rire la foule du United Center que l’ancien président Bill Clinton, plus connu comme saxophoniste que comme humoriste. Reflétant l’enthousiasme retrouvé des démocrates, il a souligné qu’après le retrait de Joe Biden, le républicain était devenu le candidat le plus âgé. « Ma seule vanité personnelle est que je suis toujours plus jeune que Donald Trump », a-t-il déclaré, déclenchant des rires, après avoir souligné qu’il venait d’avoir 78 ans.

« La prochaine fois que vous l’écoutez, ne comptez pas les mensonges, comptez le nombre de fois où il dit je », a-t-il aussi lancé. « Il est comme un ténor qui échauffe sa voix quand il monte sur scène et répète moi, moi, moi ». Pour le plus grand bonheur des délégués, il s’est moqué de « ses tirades interminables sur le regretté et grand Hannibal Lecter », le tueur en série cannibale au coeur du film « Le Silence des agneaux », auquel Donald Trump fait étrangement régulièrement référence lors de ses discours.

Ce nouveau ton de la campagne démocrate est apprécié par les militants. « Nous sommes à l’offensive, mais notre message reste positif », se réjouit Frank Burger, venu du Michigan. « C’est la meilleure convention à laquelle j’ai assisté, je n’ai pas ressenti autant d’énergie depuis 2008 », note-t-il.

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