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Présidentielle américaine 2024 : les premières mesures du programme de Kamala Harris pour le pouvoir d’achat

Présidentielle américaine 2024 : les premières mesures du programme de Kamala Harris pour le pouvoir d’achat

A deux jours de l’ouverture de la convention démocrate, Kamala Harris lève le voile sur son projet politique. Et elle commence par le pouvoir d’achat, préoccupation numéro un des électeurs américains. La candidate démocrate à l’élection présidentielle de novembre a présenté ses premières mesures vendredi, à Raleigh, en Caroline du Nord. Elle s’est donné cent jours pour les mettre en œuvre si elle accède à la Maison Blanche.

Même si l’inflation a ralenti aux Etats-Unis, les prix restent élevés, ce qui pèse sur le bilan présidentiel de Joe Biden. Le défi pour Kamala Harris est de prendre ses distances avec lui, en commençant par reconnaître le problème plutôt que de le minimiser.

« Il est temps de tracer une nouvelle voie », a-t-elle déclaré, « où le travail acharné de chacun est récompensé » et « où chacun a la possibilité non seulement de s’en sortir, mais de progresser ». Donald Trump, qui l’a précédée en Caroline du Nord, est arrivé « sans plan sérieux de réduction des coûts », a-t-elle raillé, soulignant le contraste entre un ancien président qui a servi « les milliardaires et les grandes entreprises » et son propre engagement « envers les travailleurs et la classe moyenne ».

La plupart des mesures présentées par Kamala Harris nécessiteront la coopération du Congrès, ce qui pourrait s’avérer compliqué en cas de victoire républicaine à la Chambre des représentants ou au Sénat. Leur financement reste également à détailler. Sur ce point, alors que les économistes s’inquiètent du dérapage du déficit budgétaire américain, la campagne précise simplement qu’elle compte « demander aux Américains les plus riches et aux grandes entreprises de payer leur juste part ».

· Lutter contre la pénurie de logements

Kamala Harris veut faire revivre le « rêve américain » de l’accession à la propriété, aujourd’hui « hors de portée de trop de familles ouvrières ». La crise du logement frappe de plein fouet de nombreux Américains, pris entre taux d’emprunt élevés et prix record. Pour y remédier, la vice-présidente appelle à la construction de 3 millions de nouveaux logements au cours de son mandat.

Elle veut simplifier les formalités administratives et renforcer les incitations fiscales pour les promoteurs immobiliers, notamment pour ceux qui s’engagent à louer à un prix raisonnable ou à vendre à des primo-accédants. Ces derniers pourraient bénéficier d’une subvention de 25 000 dollars pour leur premier achat d’une résidence principale.

Kamala Harris vise aussi Wall Street, de plus en plus intéressée par le marché immobilier résidentiel. Elle souhaite supprimer certaines niches fiscales dont peuvent bénéficier les investisseurs financiers, et limiter leur recours aux logiciels d’aide à la fixation des loyers, accusés de contribuer à la hausse des prix.

· Des réductions d’impôts pour les classes moyennes

Après avoir soutenu la proposition de Donald Trump de juin dernier visant à exempter les pourboires de l’impôt sur le revenu, Harris cherche à se démarquer du candidat républicain sur le front fiscal. Elle réitère son engagement à ne pas augmenter les impôts des ménages gagnant moins de 400 000 dollars par an et appelle à prolonger et à étendre les subventions fiscales pour les familles et les travailleurs les moins bien payés.

Kamala Harris réclame notamment le rétablissement permanent du crédit d’impôt de 3 600 dollars par an pour les familles, mesure phare du plan de relance de l’administration Biden suite au Covid. Elle souhaite même le porter à 6 000 dollars pendant la première année après la naissance d’un enfant.

· À bas les supermarchés qui profitent de la situation

Ces derniers mois, Joe Biden a mené la bataille contre les « fausses commissions » dans les hôtels, les compagnies aériennes et les banques. Kamala Harris s’en prend aux chaînes de supermarchés qui ont profité de l’inflation pour augmenter indûment leurs prix.

Elle promet de travailler avec le Congrès pour adopter « la première interdiction fédérale sur les prix abusifs dans le secteur alimentaire et de l’épicerie », d’imposer des règles de conduite aux entreprises et d’accroître les pouvoirs d’enquête et d’application de la loi du régulateur de l’industrie et des procureurs des États.

Walmart, qui vient de publier de bons résultats trimestriels, a des raisons de s’inquiéter. Kroger aussi. L’administration a abandonné son projet de fusion avec Albertsons en février, et Kamala Harris critique désormais « l’extrême concentration » du secteur et promet de s’en occuper. Kroger, sur la sellette, a redoublé d’efforts et promet désormais d’investir 1 milliard de dollars pour faire baisser les prix à la consommation.

· Régulariser les dettes médicales

Alors que Joe Biden a partiellement gracié les dettes étudiantes, Kamala Harris voudrait faire de même avec les dettes médicales de « millions d’Américains ». « Personne ne devrait faire faillite simplement parce qu’il a eu la malchance de tomber malade ou de se blesser », explique son équipe. La réforme doit être négociée avec les États et vise aussi à éviter d’accumuler de futures dettes.

En outre, le candidat veut élargir la grande réforme de la santé votée en 2022. Le prix de l’insuline serait plafonné à 35 dollars pour tous, alors qu’aujourd’hui seuls les seniors sont concernés. Le calendrier de Medicare pour réduire le prix des médicaments coûteux serait accéléré. Les tarifs annoncés par l’administration Biden cette semaine ne s’appliqueront qu’en 2026 et ne profiteront donc pas au vice-président en novembre.

Kamala Harris promet également de s’attaquer au manque de transparence et de concurrence entre les laboratoires pharmaceutiques, ainsi qu’aux pratiques abusives des intermédiaires pharmaceutiques « qui étouffent les petites pharmacies ».

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