Présidentielle américaine 2024 : Donald Trump contre-attaque et laisse exploser sa peur de Kamala Harris
Ce sont sans doute les sondages qui ont fait bouillir son sang, et aussi les moqueries des démocrates sur sa « peur » d’affronter Kamala Harris dans un duel télévisé. Jeudi après-midi, à Palm Beach, en Floride, Donald Trump a improvisé une conférence de presse pour reprendre l’offensive contre Kamala Harris. Le candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre est très en colère contre le succès de la comète démocrate, dans les meetings, dans les levées de fonds, et dans l’opinion publique. Il a voulu régler ses comptes avec elle.
Rempli de contrevérités et d’accusations sans fondement, son discours télévisé en direct, une seule longue phrase sans ponctuation ni direction, semble avoir dévié du scénario de campagne. Ses propres stratèges politiques « sont tous en panique », a déclaré à CNN Anthony Scaramucci, un ancien conseiller de Trump passé dans le camp démocrate, voyant « un Donald Trump frustré, voire effrayé ».
La candidate démocrate est une «gauchiste radicale comme vous n’en avez jamais vu», et elle a choisi un colistier du même acabit en la personne de Tim Walz, a attaqué Donald Trump. Avec eux à la Maison Blanche, ce sera «tout pour les transgenres», «pas de frontières, pas de murs, pas de sécurité». «De partout dans le monde, des prisons se déploient dans notre pays», a-t-il geint. Des bébés pourraient aussi être tués à la naissance. Les impôts augmenteront, le système public de retraite sera «détruit», a-t-il imaginé.
Débats télévisés
Alors que le tandem démocrate parle d’avenir et de « joie », le candidat Trump a tendance à tout voir en noir. « Notre pays est très malade », « c’est la période la plus dangereuse que nous ayons jamais connue pour notre pays », et il y a « beaucoup de mauvaises choses qui arrivent », comme « une dépression, mais pas une récession », a-t-il prophétisé. « Nous courons un grand danger d’une troisième guerre mondiale » a-t-il aussi laissé échapper sans prévenir, après avoir accusé Kamala Harris de ne pas tenir de conférences de presse car « elle n’est pas assez intelligente ».
Des conférences de presse, « vous en aurez autant que vous voudrez », a-t-il promis aux journalistes. Le but initial de son intervention semble avoir été de reprendre l’offensive médiatique, et de montrer qu’il n’avait pas peur d’affronter les caméras. Donald Trump veut au moins trois duels télévisés. Kamala Harris et Donald Trump ont finalement accepté un débat sur ABC le 10 septembre.
Les négationnistes continuent de nier les élections
Kamala Harris a pris un demi-point d’avance sur Donald Trump dans la moyenne des sondages RealClearPolitics. Les sondages portant sur les sept États où se jouera l’élection sont toujours datés de la candidature de Biden, mais le site indépendant Cook Political Report vient de reclasser l’Arizona, la Géorgie et le Nevada comme des États « équilibrés » plutôt que « à tendance républicaine ».
Pas opposé à une affabulation, Donald Trump a assuré jeudi qu’il était « très largement en tête dans les Etats pivots ». Au moment d’évoquer le succès de Kamala Harris et Tim Walz, qui ont attiré plus de 10 000 personnes à Philadelphie et dans le Wisconsin cette semaine, il a sorti de son chapeau qu’il avait « dix fois, vingt fois, trente fois plus de foules ». Indéniablement, le leader populiste aime aussi le public, mais pas à cet excès.
Désespéré, le candidat républicain a exprimé ses regrets de ne plus avoir Joe Biden face à lui. Kamala Harris a été « très mauvaise » avec le vieil homme, qui s’est fait « prendre sa place », selon lui. « Il avait le droit de se présenter », car il a été élu aux primaires, alors qu’elle n’a eu « aucun vote », a-t-il protesté, oubliant que la récente candidate a rassemblé 99 % des voix des délégués démocrates. Négateur d’élections un jour, négateur d’élections toujours.