Près de Quimper, plus de 8 000 teufeurs planent sur les pistes de l’aéroport [En images]
« Ohlalala, ça fait au moins six mois que je suis au courant », confie un festivalier qui, pour des raisons compréhensibles, souhaite garder l’anonymat.
« Je ne vous en dirai pas plus. Mais oui, c’est vraiment bien organisé. Écoutez, dites bonjour», ajoute-t-il en désignant dans le ciel un drone appartenant aux organisateurs de la rave party en cours sur les pistes de l’aéroport de Quimper-Bretagne, à Pluguffan.
« Nous avions entendu dire qu’un rassemblement de ce type devait avoir lieu mais nous ne savions pas où et quand », confie Alain Espinasse, le préfet du Finistère, rappelant qu’il avait pris, dès le 27 mars, un arrêté préfectoral interdisant ce type de rassemblement. type de démonstration. Un décret qui n’a visiblement pas été respecté. Dans la nuit du vendredi 29 mars au samedi 30 mars, un flux inhabituel de véhicules est arrivé sur le secteur.
Plus de 2 000 voitures
« Hier soir, nous avons contrôlé plusieurs véhicules convergeant dans la zone », confirme le préfet. Des contrôles qui ont notamment permis la saisie de « 65 m³ de matériel de type sonorisation » ainsi qu’un groupe électrogène de grande capacité. Mais bien entendu, cela n’a pas empêché le rassemblement d’avoir lieu. Et vers 4 heures du matin, il était trop tard. «Je tiens à préciser qu’ils ont pénétré par effraction dans une propriété privée», souligne le préfet du Finistère, évoquant des barrières brisées et de fortes tensions avec les personnels de gendarmerie à l’entrée du site.
Selon la préfecture du Finistère, il y avait samedi plus de 2 000 véhicules, 8 000 fêtards et entre dix et douze murs sonores sur la piste principale de l’aéroport.
Jusqu’à lundi soir ?
« Et cela continue d’arriver », rapporte un gendarme mobilisé sur place. Des festivaliers de tous âges venus de partout. « Il y a des Bordelais, des Alpes-Maritimes et même de Suisse et de Belgique », constate un autre militaire. Selon certaines sources au sein de la rave party, jusqu’à 10 000 festivaliers pourraient même être attendus tout au long de ce long week-end. Eh oui, la rave party à l’aéroport de Quimper pourrait bien durer jusqu’à lundi soir. Selon les autorités, aucune opération d’évacuation n’est prévue dans la zone pour des raisons de sécurité.
« Si c’est juste un week-end, ça va quand même », sourit une femme vivant dans un lotissement voisin. Comme elle, ils étaient nombreux à venir contempler cette étrange scène de l’aéroport où camions, tentes et festivaliers surgissaient soudain sur le tarmac. «C’est impressionnant», ajoute-t-elle. « On entend boum boum chez nous. Au début, ce matin, ça m’a énervé. Mais bon, la jeunesse doit passer. Ils ne font de mal à personne. Mais ça ne devrait pas être comme ça tous les week-ends », renchérit un autre habitant.
Contrôles et renforts accrus
Non loin de là, un homme ne cache pas son agacement, faisant les cent pas devant les portes de l’aéroport. « Je ne peux pas entrer. On me refuse l’accès mais des milliers de jeunes sont autorisés à boire et à fumer sur la piste », déplore-t-il. S’il n’y a plus de vols commerciaux et que l’aéroport n’accueille plus de passagers depuis novembre 2023, ce propriétaire d’un ULM, installé dans un hangar, est très inquiet de cette situation. »Là, ils sont en plein milieu. Mais dès qu’il pleuvra et qu’ils seront correctement attaqués, ils voudront débarquer dans les hangars et dans la salle», déplore-t-il.
Mais la police se veut rassurante, soulignant que les zones à risques, notamment au niveau du réservoir de kérosène, sont sous étroite surveillance. Des renforts mobiles étaient également attendus dans la soirée. « Nous allons monter en puissance sur toute la durée de la manifestation », promet Alain Espinasse, soulignant que des opérations de police et de gendarmerie seraient menées et intensifiées tout au long du week-end à l’échelle régionale afin d’éviter l’arrivée de nouveaux festivaliers. dans la zone. Samedi soir, aucun incident majeur n’a été signalé par les autorités, hormis six personnes évacuées pour raisons sanitaires et deux toxicomanes interpellés.