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Près de Nantes, une série de cambriolages pousse une nouvelle municipalité vers la vidéosurveillance

Face au sentiment d’insécurité des habitants, la commune de Sorinières, au sud de l’agglomération nantaise, a elle aussi été tentée d’installer des caméras.

Le Figaro Nantes

« C’est un fléau »Stéphanie Leray ne mâche pas ses mots. Conseillère en immobilier, cette habitante des Sorinières a été cambriolée le 12 août, moins de quatre ans après son installation dans cette commune de près de 9 000 âmes, située en périphérie sud de Nantes (Loire-Atlantique). Selon un modus operandi bien huilé, au moins deux individus se sont rendus chez elle en plein jour. Les voleurs ont pris la fuite avec plusieurs de ses affaires. Ils lui ont aussi ouvert les yeux sur Les Sorinières : les cambriolages y fleurissent, comme le lui ont confirmé ses voisins et la police.

Depuis l’incident, Stéphanie Leray interroge ses proches et les habitants du quartier. Les vols auraient augmenté depuis deux ou trois ans. « Tout le monde est au courant. Il y a eu plusieurs cambriolages au cours des derniers mois seulement », a-t-il déclaré. elle dit à la Figarotoujours troublée par l’effraction dont elle a été victime. « C’est insupportable de se faire voler ainsi quand on a du mal à gagner sa vie », elle se lamente.

Apaiser les locaux

Pour sensibiliser le phénomène, une pétition mise en ligne le 29 août demande à la mairie de Sorinières d’accroître la présence policière et d’installer des caméras de vidéosurveillance dans les rues de la ville. « Ces mesures non seulement dissuaderont les cambrioleurs potentiels, mais aideront également à recueillir des preuves en cas de crime », plaide le texte paraphé par plus de 250 personnes. Sous la pétition, plusieurs résidents partagent le constat de Stéphanie Leray. « Cambriolage également chez nous en janvier 2021 », commente un signataire. « Trop d’insécurité aux Sorinières, ce n’est plus possible »ajoute un autre.

Des échos de cette grogne sont parvenus jusqu’à la maire de Sorinières, Christelle Scuotto (PS). Dans un entretien accordé le 23 septembre à nos confrères de Ouest de la France l’élu reconnaît « quelques cambriolages, des voitures incendiées, des dégâts aux bâtiments publics », tout en assurant que les chiffres de cette délinquance restent stables, comme l’indiquent les données de la gendarmerie et de la collectivité. La gendarmerie de Rezé n’a pas souhaité communiquer ni commenter ces chiffres. La préfecture de Loire-Atlantique n’a pas non plus été en mesure de confirmer la dynamique vantée par la municipalité.

A défaut de pouvoir enrayer le phénomène, Christelle Scuotto propose en revanche d’apaiser les habitants touchés par ce sentiment d’insécurité. Un représentant des victimes devrait être reçu en mairie en octobre. D’ici là, un agent de surveillance de la voie publique (ASVP) sera recruté et le dispositif de six agents de surveillance de la voie publique (ASVP) sera mis en place. « référents citoyens » – chargé de signaler les problèmes aux autorités – élargi. Enfin, la mairie annonce l’arrivée prochaine de caméras. Celles-ci seront concentrées sur les bâtiments publics – avec une option pour en installer d’autres sur l’artère principale de la ville. Cette dernière décision permettrait de relier le réseau au centre de supervision urbaine basé à Nantes. Elle n’a pas encore été entérinée.

« Le coût et le respect des libertés font débat »

Sollicitée, la mairie des Sorinières a refusé d’en dire plus sur l’opération. David Burnaud, conseiller municipal non partisan et membre de l’opposition, s’étonne et se réjouit de ce revirement. « Le sentiment grandissant d’insécurité mérite que le maire se saisisse enfin de ce sujet. Mais cela ne doit pas rester que des mots ! »commente l’élu pour Le Figarorappelant la nécessité d’un débat et d’un travail étroit avec les forces de l’ordre pour étudier l’installation des dispositifs.

L’année dernière, Christelle Scuotto hésitait déjà sur la mise en place d’un véritable réseau de vidéoprotection. « Le coût et le respect des libertés font débat »a déclaré la conseillère, en poste depuis 2018. Stéphanie Leray souscrit prudemment à la démarche municipale et attend des actes. « Tant mieux si la mairie est d’accord avec nos constats et si les annonces vont dans le bon sens. Maintenant, il faut à tout prix stopper cette vague de cambriolages. ».

Malgré les réticences du passé, les caméras se multiplient depuis plusieurs années dans l’agglomération nantaise. Parmi les derniers convertis, la ville de Couëron, longtemps réticente à adopter la vidéosurveillance, a décidé de le faire au début de l’été. En amont, la mairie socialiste avait commandé plusieurs enquêtes et préparé une série de consultations auprès des habitants afin de jauger l’acceptation et les attentes des citoyens. Tout un programme qui ne semble pas, pour l’instant, d’actualité dans le secteur des Sorinières.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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