Près de la centrale nucléaire du Blayais, la zone de distribution des comprimés d'iode fait polémique
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Près de la centrale nucléaire du Blayais, la zone de distribution des comprimés d’iode fait polémique

Près de la centrale nucléaire du Blayais, la zone de distribution des comprimés d’iode fait polémique

Sept associations s’inquiètent d’une distribution qu’elles jugent insuffisante. Le médicament, nécessaire pour se protéger en cas d’accident, fait l’objet depuis lundi d’une campagne de renouvellement.

Le Figaro Bordeaux

A Braud-et-Saint-Louis, la centrale nucléaire du Blayais est au cœur des conversations. Lundi, la préfecture de la Gironde a annoncé une campagne de renouvellement des comprimés d’iode à avoir en sa possession en cas d’accident nucléaire. Cette mesure concerne la population qui habite ou travaille dans un rayon de 0 à 10 kilomètres autour des réacteurs. « Pour produire de l’électricité, une centrale nucléaire utilise de l’uranium qui, en se divisant en atomes, produit des gaz contenant des particules radioactives, dont de l’iode. Ces particules sont contenues et traitées à l’intérieur des circuits et des systèmes du bâtiment réacteur, mais il peut arriver, dans certaines situations d’accident grave, qu’une partie de l’iode radioactif soit rejetée dans l’environnement. »explique la préfecture de la Gironde.

En cas de besoin, avaler très rapidement un comprimé d’iode stable est le moyen le plus sûr d’éviter le cancer de la glande thyroïde – dont le rôle est de réguler la production d’hormones dans le corps humain. Autrement dit : ingérer cet iode sain empêche l’iode radioactif de se fixer sur la thyroïde. Seul problème : selon sept associations signataires d’un communiqué, dont Sepanso Gironde, Greenpeace et UFC que Choisir, cette nouvelle distribution s’effectue dans une zone trop restreinte. Selon ces dernières, elle devrait être étendue à un rayon de 20 kilomètres. Une mesure qui avait fait l’objet d’arrêtés en ce sens en 2019.

Préoccupations

« Nous ne sommes pas catastrophistes, mais nous sommes inquiets car une partie de la population risque de ne pas être couverte »explique Patrick Maupin. Responsable du dossier chez Sepanso, il estime « qu’en cas d’alerte demain, certaines personnes n’auraient plus de comprimés et d’autres en auraient des périmés ». Le nœud du problème selon lui ? Une meilleure communication sur l’importance de ce médicament « sans effrayer les gens » pour s’assurer qu’ils sont protégés. « Il n’y a pas assez d’information et de prévention continue sur le terrain »juges Patrick Maupin.

Il s’inquiète notamment de l’attribution de tablettes aux collectivités locales et aux entreprises. Ces dernières doivent en effet pouvoir distribuer ces tablettes à leurs salariés, visiteurs et clients, à raison de deux par adulte, si la préfecture de la Gironde l’ordonne (notamment via le dispositif Alerte FR) ou si les sirènes de la centrale nucléaire se déclenchent. Un courrier, qui Le Figaro a pu les consulter, leur a été adressé le 30 août pour les avertir de leur devoir de renouveler leur stock auprès d’une des neuf pharmacies de la zone habilitées à cette distribution après avoir identifié leurs besoins respectifs.

Deux comprimés par adulte

Qu’ils soient détenus par des particuliers ou par des collectivités, les comprimés doivent être conservés dans leur emballage d’origine, dans un endroit sec et à l’abri de la lumière. Les comprimés périmés non utilisés pendant la période doivent être remis aux pharmaciens pour être recyclés. Il ne sert à rien de prendre un comprimé d’iode trop tôt car cela réduit son efficacité. Il en va de même pour ceux qui sont périmés. Des mesures de protection et des connaissances que la préfecture de la Gironde prévoit de redistribuer à la population concernée dans le cadre de « Journée nationale de la résilience JNR 2024 »dont le prochain point fort aura lieu le 13 octobre. Contactée, EDF n’a fait aucun commentaire sur ce sujet qui ne relève pas de sa responsabilité.

Il ne sert à rien de prendre un comprimé d’iode trop tôt ou d’en consommer un périmé.
Capture d’écran d’une lettre officielle émise par la préfecture de la Gironde
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