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près de 3 000 scientifiques appellent à se mobiliser contre l’extrême droite

Dans une tribune publiée par « Le Nouvel Obs », les scientifiques critiquent notamment l’impact du programme RN sur le climat et l’environnement.

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Un membre du mouvement Scientifiques en Rébellion manifeste au Havre (Seine-Maritime), le 12 mai 2023. (EDOUARD MONFRAIS-ALBERTINI / HANS LUCAS / AFP)

Ils sont près de 3 000. Les scientifiques ont signé une chronique publiée dans Le nouvel Obs en train d’appeler pour « une large mobilisation contre l’extrême droite » aux élections législatives du 30 juin et du 7 juillet. « La société et les valeurs auxquelles nous souscrivons seraient sérieusement compromises dans un pays aux mains du Rassemblement national »écrivent-ils en dénonçant au passage « le discours dominant qui, contre toute évidence, présente le Nouveau Front Populaire comme une menace pour la République ».

Parmi les signataires, on retrouve des chercheurs travaillant dans « la France entière » et de « toutes les disciplines »comme les climatologues Valérie Masson-Delmotte et Christophe Cassou, le géographe Gonéri Le Cozannet, le sociologue Didier Fassin, ou encore l’océanologue Catherine Jeandel, chevalier de la Légion d’honneur.

« Il y a une remise en question de la parole scientifique au sein du RN. Mais nier les découvertes scientifiques n’est qu’un symptôme, une petite partie d’une remise en question plus large qui nous inquiète beaucoup : celle de la démocratie et de l’Etat de droit »explique à franceinfo Milan Bouchet-Valat, l’un des initiateurs du forum, sociologue à l’Institut national d’études démographiques. « Garder le silence équivalait à cautionner la remise en cause de tous les principes sur lesquels repose la science : pluralité, indépendance, etc. »il explique, affirmant que les signatures ont été recueillies « très rapidement ». « En moins de vingt-quatre heures, nous en étions déjà à 1 000. Beaucoup de gens ressentent le besoin d’agir.

Initié par Scientists in Rebellion, ce mouvement de climatologues connu pour ses actions de désobéissance civile, le texte s’inquiète « de sérieux risques pour la recherche et l’enseignement (Et) sur la place accordée aux faits scientifiques dans le débat public » en cas d’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, en citant des exemples venus d’autres pays. « Au Brésil et aux États-Unis, nous avons assisté à des coupes budgétaires drastiques dans l’éducation et la recherche » Et « En Hongrie, le gouvernement de Viktor Orban a remis en question l’indépendance des institutions universitaires pour s’assurer qu’elles ne remettent pas en cause son idéologie. »

« L’extrême droite développe une méfiance à l’égard des résultats de la recherche scientifique et adopte une posture post-vérité, dans laquelle les dirigeants présentent leurs propres « faits alternatifs », sous couvert de liberté d’opinion. La vérité n’est pas une opinion ou une position exprimée par une autorité. »

forum des scientifiques

dans « Le Nouvel Obs »

Les scientifiques critiquent également l’impact du programme RN sur le climat et l’environnement. « Le RN se défend contre tout climatoscepticisme, mais relativise les rapports du GIEC. Il s’oppose au déploiement des énergies renouvelables, alors que s’appuyer entièrement sur le nucléaire ne permettrait pas de respecter l’accord de Paris à l’échelle française. »ils préviennent. « C’est un monde bétonné, macadam, pollué, en surchauffe et sans vie que nous promet le RN », préviennent les scientifiques. Ils citent notamment l’opposition du parti d’extrême droite à l’électrification des transports, à l’objectif de zéro artificialisation nette des sols, ou encore à la promesse de réduire les taxes sur les énergies fossiles, principale cause du réchauffement climatique.. «Pour ce parti, toute mesure écologique est ‘punitive’. De quel côté sera la punition dans un monde à +3 ou +4°C ?demandez aux auteurs de la chronique.

Cammile Bussière

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