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Des chaleurs nocturnes « exceptionnelles » pour le mois de novembre ont été enregistrées dans la nuit de dimanche à lundi, conséquence d’une masse d’air chaud qu’apporte de plus en plus le réchauffement climatique, et d’un effet Foehn important.
Les lève-tôt ont eu une étrange surprise en mettant le pied dehors, lundi 25 novembre. Après une journée de dimanche particulièrement chaude pour la saison dans certaines régions, « la douceur était également exceptionnelle hier soir »confirme Christelle Robert, prévisionniste à Météo-France. A 6 heures du matin, il faisait environ 25°C à Pau (Pyrénées-Atlantiques), tandis que les gares de Dax (Landes) et Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) affichaient 20,9°C et 20,1°C au petit matin. En région parisienne, Orly (Val-de-Marne) et Roissy (Val-d’Oise), ont également connu des températures nocturnes estivales, avec 15,1°C et 15,6°C, tandis que Poitiers (Vienne) s’est réveillée avec 15,5°C le l’horloge, selon Météo-France.
Si, habituellement, c’est en fin de nuit que l’on observe les températures minimales pour une date donnée, c’est l’inverse qui s’est produit lundi, alors que les valeurs ont commencé à chuter progressivement avec l’arrivée au petit matin en France « du front froid de la perturbation associée à la Dépression Bert ».
Malgré cette douceur nocturne « exceptionnel, particulièrement du Sud-Ouest au centre et jusqu’en Ile-de-France », poursuit le prévisionniste, « on ne peut pas parler de records de température minimale la plus élevée (pour le 24 novembre) puisque Météo-France se base sur les températures relevées entre 18h la veille et 18h le jour même. » Si « la masse d’air est restée douce et a contrecarré le refroidissement naturel qui se produit pendant la nuit », explique Christelle Robert« La température a ensuite chuté avec le changement de masse d’air. » CC’est ainsi que Pau est passé de près de 25°C vers 6 heures du matin à 15°C quelques heures plus tard, poursuit-elle.
En revanche, la veille, la station de Campistrous (Hautes-Pyrénées) a largement battu son record de température minimale la plus élevée du 24 novembre. « Après une première nuit très chaude de samedi à dimanche, les températures sont restées élevées dimanche dans la journée. Nous avons donc observé une température minimale de 15,1°C, contre 13,3°C pour le précédent record du 23 novembre 2014″, explique Chistelle Robert.
« De telles masses d’air, à cette période de l’année, sont quelque chose que nous ne verrons pas sans changement climatique », relève son collègue de Météo-France, le climatologue Matthieu Sorel, cité par l’AFP. À l’échelle mondiale, « on a des petites anomalies de froid », comme l’illustre le récent épisode du début de l’hiver, avec d’importantes chutes de neige sur la moitié nord de la France jeudi dernier, et « de très grandes anomalies chaudes ». «C’est bien un marqueur du changement climatique que nous vivons», souligne-t-il.
Ce n’est en tout cas pas un hasard si les températures nocturnes les plus chaudes ont été enregistrées dans les Pyrénées-Atlantiques, les Landes et les Hautes-Pyrénées. Pointage « l’effet Foehn », Christelle Robert explique : « C’est ce qui se produit lorsqu’un vent fort orienté vers le sud rencontre une montagne. Le flux passe dessus et se réchauffe en descendant de l’autre côté. Un effet foehn courant, mais ici « phénoménal », souligne un autre météorologue sur le réseau social Bluesky.
« Ces flux répétés de sud deviennent désormais les flux dominants de nos hivers, auxquels s’opposent seulement quelques passages d’ouest », a constaté dimanche sur X le compte Météo Pyrénées, citant « une affirmation qu’il faut corréler avec nos observations sur les dix dernières années, et notamment depuis 2020/21 ».
L’effet Foehn a également été observé en Bretagne, où « records de douceur nocturne » ont été battues localement pour la période, avec par exemple 15,6°C sur l’île de Bréhat, selon Matthieu Sorel, cité par l’AFP. « Il faisait 3°C de plus sur la côte nord (…) que sur la côte sud, car cette masse d’air était soulevée par le relief armoricain puis redescendait vers la Côte d’Émeraude »il explique.
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