Près de 200 morts, 2 500 arrestations… Pourquoi le pays est-il en feu ?
Plus de 2.500 personnes ont été arrêtées ces derniers jours par les autorités bangladaises après des violences liées à des manifestations étudiantes réclamant la suppression des quotas de recrutement dans la fonction publique. Au moins 174 personnes sont mortes, selon le dernier bilan publié mardi.
Un système jugé injuste. Aboli en 2018 après des semaines de manifestations, puis rétabli en juin dernier par la Haute Cour de Dacca, le système de quotas, basé sur le « mérite », est au cœur de violents affrontements entre étudiants et forces de l’ordre au Bangladesh depuis début juillet.
A tel point que le dernier bilan publié mardi fait état d’au moins 174 morts, dont plusieurs policiers. Les autorités ont également imposé un couvre-feu, déployé des soldats dans tout le pays et coupé Internet dans tout le pays, limitant ainsi considérablement la circulation de l’information.
Il convient de noter que le mouvement étudiant à l’origine des manifestations a suspendu ses manifestations lundi pendant 48 heures, son leader déclarant qu’il ne voulait pas de réformes « au prix de tant de sang ».
Le Premier ministre en mauvaise posture
Cette situation dramatique s’explique par le rétablissement fin juin du système de quotas réservant plus de la moitié des postes bien rémunérés et très recherchés de la fonction publique à certaines catégories de la population, ce que les étudiants jugent discriminatoire.
Environ 30 % de ces postes sont attribués aux enfants de ceux qui ont combattu pour l’indépendance du Bangladesh en 1971, 10 % aux femmes et 10 % à des districts spécifiques.
Les critiques du système affirment que les autorités du pays cherchent à favoriser les enfants des partisans de la Première ministre Sheikh Hasina, qui dirige le pays depuis 2009 et dont le père, Sheikh Mujibur Rahman, était le dirigeant fondateur du Bangladesh.
Sheikh Hasina, 76 ans, dirige le pays depuis 2009 et a remporté en janvier sa quatrième élection consécutive, sans opposition réelle. Les violences de ces derniers jours ont soulevé des questions sur son avenir, mais elle a déclaré lundi aux chefs d’entreprise qu’elle était déterminée à rester au pouvoir : « Sheikh Hasina ne fuit jamais. »