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Marque Alexandre
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Cela a duré moins de cinq minutes. Ce dimanche 11 août 2024, peu après le lever du soleil, un petit avion a survolé le parc du château de Versailles (Yvelines), à proximité du Grand Trianon. Il s’agissait en fait d’unun prototype de taxi volant fabriqué par Volocopter, startup allemande spécialisée dans le domaine, et réalisé en partenariat avec le groupe ADP.
Une première mondiale dans un lieu symbolique pour l’aéronautique. C’est en effet dans le parc du château de Versailles, le 19 septembre 1783, que s’envola la montgolfière des frères Montgolfier, premier engin volant de l’Histoire.
« C’était magique ! »
Le but de ce vol sans passagers était de « tester la flexibilité de ce véhiculeexplique Sébastien Couturier, directeur de l’aéroport du Bourget et des aérodromes d’aviation générale chez ADP. À chaque vol, on apprend de nouvelles choses.
Pilote d’essai professionnel chez Volocopter, Olivier Renard a eu le privilège de réaliser ce test au dessus du Château de Versailles.
« J’étais émerveillée. Avec le soleil levant, c’était magique ! Il n’y a aucun bruit de turbine. On appuie sur un bouton et elle monte. »
Trois jours plus tôt, les quatre premiers vols expérimentaux Des essais avaient déjà été réalisés à quelques kilomètres de là, sur l’aérodrome de Saint-Cyr-l’École, où ADP avait installé un « vertiport » capable de recevoir ces appareils.
Véhicule à décollage vertical, cet appareil électrique peutaller à 100 km/hEt il est censé être « quatre fois moins bruyant qu’un hélicoptère », assure Sébastien Couturier. « Nous avons fait des mesures avec Bruitparif, l’organisme régional, ajoute-t-il. L’empreinte sonore est drastiquement moindre que celle d’un hélicoptère. Le bruit s’estompe rapidement. On peut avoir une conversation à proximité. »
Problèmes avec le moteur
Initialement, ADP et Volocopter avaient l’ambition de « effectuer des vols avec des passagers » dans le ciel de Paris à l’occasion des Jeux Olympiques.
Mais des contraintes administratives ont retardé le projet. L’AESA (Agence européenne de la sécurité aérienne) n’a en effet « pas donné de certification suffisante pour survoler la Seine », reconnaît Augustin de Romanet, PDG d’ADP.
La faute de problèmes avec les moteurs électriques des moteurs de l’avion. Fabriqués par un constructeur américain, les moteurs ont été renvoyés aux Etats-Unis pour inspection. Ils devraient revenir dans les prochains jours, aux alentours du 15 août.
Un premier vol « avant le 8 décembre »
S’ils obtiennent rapidement la certification commerciale, ADP et Volocopter espèrent réaliser un premier vol d’ici fin 2024« Avant le 8 décembre et la réouverture de Notre-Dame de Paris », précise le PDG. L’avion devrait décoller d’une péniche sur la Seine située sur le quai d’Austerlitz.
Une utilisation sanitaire
Initialement conçue comme une alternative aux embouteillages, cette machine volante, baptisée VoloCity, devrait d’abord servir dans le secteur de la santé.
« Nous travaillons avec l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) pour étudier des cas d’usage médical. Cela pourrait être un moyen de déplacer efficacement les blessés et les organes. »
En Allemagne, l’ADAC, l’automobile club spécialisé dans la sécurité routière et la protection des usagers de la route, a déjà acheté une centaine d’exemplaires de cet appareil.
L’utilisation commerciale devrait suivre dans une deuxième phase. « Dans les métropoles extrêmement congestionnées, c’est un dispositif qui peut fournir des servicessi au lieu de 3 heures vous preniez 20 minutes…« , souligne Augustin de Romanet.
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