première finale pour l’UBB, vainqueur écrasant au Stade Français
Bordeaux-Bègles a profité d’une transformation manquée de Joris Segonds pour décrocher son billet pour la finale du Top 14 aux dépens du Stade français (22-20), au terme d’une mi-temps à suspense samedi soir à Bordeaux.
La quatrième tentative était donc la bonne pour les coéquipiers de Maxime Lucu. Après trois échecs en demi-finales sur les trois dernières saisons, ils ont enfin brisé ce premier plafond de verre, profitant pleinement de la programmation de ce dernier carré à domicile. En attendant le prochain…
Trente-trois ans après le sacre du CABBG, porté par la célèbre tortue de ses emblématiques +Rapetous+ Vincent Moscato, Serge Simon et Philippe Gimbert, acculés par Bernard Laporte déjà contre Toulouse (19-10), la capitale girondine va renvoyer un équipe en finale du championnat.
« Je l’ai toujours dit, mon rêve est de pouvoir un jour toucher le Bouclier de Brennus »disait il y a dix ans Laurent Marti, président de l’UBB, fruit d’une union réussie entre Bègles-Bordeaux et le Stade Bordelais au milieu des années 2000.
Il aura attendu 13 ans et la montée en Top 14 pour voir son club se rapprocher de ce bout de bois légendaire et envié ; et ce sera face à l’ogre toulousain, institution qui a déjà remporté 22 titres et dont il portait les couleurs lorsqu’il était junior, son modèle économique et sportif.
En raison de son inexpérience, son UBB fera figure d’outsider, trois ans après avoir déjà affronté la bande d’Ugo Mola en demi-finale lors d’un sinistre huis clos à Lille.
Pour se défaire du Stade Français qui les avait battus à deux reprises lors de la phase régulière, les joueurs de Yannick Bru, également impatients d’en découdre avec son ancien fief, ont dû composer avec l’humidité, freinant les envolées qui font leur force.
Mauls et downs
Durant cette période, les mauls étaient l’option numéro 1 et les deux équipes l’ont utilisé avec cinq essais marqués de cette manière.
Les deux premiers se sont réunis avec Maxime Lamothe en conclusion (17e, 21e) pour lancer son équipe (17-3), les Parisiens réagissant après une demi-heure de jeu avec Romain Briatte comme puncheur final, puis talonneur remplaçant du stade. Lucas Peyresblanques (62e). Les puristes l’ont apprécié.
Pour voir un peu de folie dans cette partie marquée par la faillite de l’UBB en marge, la mêlée conquérante des Soldats Roses mais aussi leurs trop nombreuses bourdes au contact, il aura fallu attendre le deuxième acte et la première véritable relance du Des syndicalistes qui ont fait mouche à 80 mètres.
Dans un premier temps, les jambes de feu dès les trois quarts, avec une accélération de Louis Bielle-Biarrey, avant que le jeu rebondisse vers Damian Penaud pour un service gagnant à la hauteur de Pierre Bochaton, déjà auteur de l’essai de la victoire fin mars dans ce même stade contre Toulouse. Comme un symbole.
La fin de match, qui débutait avec 7 points d’avance en faveur des Bordelais, a vu les hommes de Laurent Labit jeter leurs toutes dernières forces dans une bataille pour l’égalisation.
Mêlées, touches, mauls : leur conquête supérieure a fait le travail mais Peyresblanques n’a pu doubler son capital d’essais que sur corner (80+5), compliquant sa touche de buteur.
Mécontent d’un drop et déjà d’une transformation à chaque fois sur le poteau, Joris Segonds pour sa dernière avant de se rendre à Bayonne, a raté le dernier coup d’envoi de la saison du Stade dans la liesse d’un Matmut aux anges pour célébrer ses héros.