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Prélèvements intimes réalisés par un médecin biologiste : quelles conditions respecter ?

Prélèvements intimes réalisés par un médecin biologiste : quelles conditions respecter ?

Lorsqu’un prélèvement vaginal a été effectué par un biologiste médical, une patiente a demandé à être accompagnée par une infirmière. Cette demande a été refusée, amenant la patiente à effectuer elle-même le prélèvement. Ce cas, porté à la connaissance du Conseil Central de la Section G, invite l’Ordre à rappeler que le patient peut se faire assister, lors d’un prélèvement, par l’accompagnateur de son choix. La présence d’un tiers soignant peut également être demandée par le patient.

Le biologiste médical doit rester conscient des particularités des prélèvements qu’il est amené à réaliser lorsqu’ils concernent les zones urogénitales ou ano-rectales. Ces examens répondent à la définition d’un «acte médical qui contribue à la prévention, au dépistage, au diagnostic ou à l’évaluation du risque de survenue d’états pathologiques, à la décision et à la prise en charge thérapeutique, à la détermination ou à la surveillance de l’état physiologique ou physiopathologique de l’être humain. » (Art. L-6211-1 du code de la santé publique).

Puisqu’ils touchent à l’intimité psychologique et physique, ces prélèvements, parfois difficiles à subir et complexes à réaliser, nécessitent un effort de compréhension mutuelle. Un environnement respectueux et rassurant entre le patient et le professionnel doit être instauré. Elle repose sur une écoute, une attitude, un dialogue mené dans un esprit de bienveillance et de respect, dans le souci du bien-être du patient et sans crainte d’une remise en cause illégitime de la pratique soignante. La pudeur et le besoin d’intimité du patient, qui doit pouvoir se déshabiller à l’abri des regards, doivent être pris en considération, ainsi que l’éventuelle gêne provoquée par le prélèvement.

Le consentement du patient ne doit plus être tacite ou présumé

Un accord oral doit être obtenu avant toute collecte. Elle nécessite une information préalable de la patiente sur la nature du prélèvement et la finalité de l’examen qui en résulte : par exemple, analyse cytologique des cellules du col à la recherche d’anomalies et/ou de la présence de virus. VPH à haut risque dans le dépistage du cancer du col de l’utérus ; prélèvement vaginal ou urétral pour examens bactériologiques à la recherche d’agents infectieux responsables d’infections sexuellement transmissibles (IST)…

Enfin, il convient d’expliquer comment se déroule concrètement le prélèvement, s’il nécessite l’utilisation d’un matériel médical tel qu’un spéculum et s’il est susceptible de provoquer une gêne ou une douleur.

La collecte doit pouvoir être interrompue à tout moment, dès que le patient en exprime le souhait. Aucune pression, en cas de refus, ne pourra être exercée sur lui. Vous devez alors lui rappeler la nécessité éventuelle d’un nouveau rendez-vous pour réaliser l’examen prescrit et l’informer des éventuelles conséquences diagnostiques et thérapeutiques de cette absence d’examen.

Utilisation du prélèvement automatique

Dépistage du cancer du col de l’utérus

Le cadre national publié par l’Institut national du cancer en avril 2022 a défini les modalités pratiques d’utilisation des auto-prélèvements vaginaux dans la stratégie de dépistage du cancer du col de l’utérus. L’intégration de l’auto-prélèvement vaginal (APV) comme méthode alternative d’échantillonnage chez les femmes de plus de 30 ans qui n’ont pas été suffisamment dépistées est recommandée pour augmenter le taux de participation des personnes qui ont manqué le dépistage.

Tests IST

Dans le cadre du « Mon test IST », entré en vigueur le 1er septembre 2024, outre le « Test VIH » mis en place en 2022, les prélèvements anaux et vaginaux doivent être effectués par autoprélèvement. Pour rappel, ce dispositif permet d’accéder au dépistage sans ordonnance de quatre agents infectieux responsables d’IST : Neisseria gonorrhoeae (blennorragie), Chlamydia trachomatis (chlamydia), Tréponème pallidum (syphilis) et le virus de l’hépatite B, dans le laboratoire de biologie médicale. Après avoir complété un auto-questionnaire, la personne est orientée par le biologiste médical vers les dépistages les plus pertinents au regard de ses pratiques sexuelles, sur la base d’un algorithme décisionnel.

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