Préférence pour les hommes, viols « à contrecœur »… 50 accusés et autant d’explications
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Préférence pour les hommes, viols « à contrecœur »… 50 accusés et autant d’explications

Préférence pour les hommes, viols « à contrecœur »… 50 accusés et autant d’explications

Chacun a sa propre explication. Qu’ils nient ou reconnaissent les faits, les 50 hommes accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot, à l’invitation de son mari, qui la droguait aux anxiolytiques, avancent chacun une justification différente. A l’image de Patrick A., qui a affirmé jeudi avoir agi « à contrecœur ».

Cet homme de 60 ans, qui se décrit comme « potelé », vêtu d’un grand t-shirt orange, avoue avoir une vie affective « médiocre ». Après un mariage raté, il se met à fréquenter « plusieurs fois par semaine » les saunas, les aires d’autoroute et les arrière-salles des sex-shops de la région d’Avignon, pour des rencontres homosexuelles furtives.

Un prévenu prétendant s’intéresser uniquement aux hommes

Il surfe également depuis dix ans sur le site de rencontre coco.fr (un repaire de prédateurs) lorsqu’il rencontre, début 2018, Dominique Pelicot, avec qui il poursuit la discussion sur la messagerie Skype. Les enquêteurs ont retrouvé certains de ces échanges, dans lesquels Dominique Pelicot montre clairement la couleur : « Je recherche un complice pervers pour abuser de ma femme, elle prend des somnifères et j’en profite. » « Ok », répond laconiquement Patrick A.

A la barre, jeudi, le sexagénaire a expliqué qu’il n’avait pas vraiment prêté attention au contenu de ces messages, pas plus inquiétants que ceux des nombreux « mythes » qui fréquentent coco.fr. Et il répète que seule la rencontre avec un homme l’intéressait. Il raconte également avoir pratiqué deux pipes sur Dominique Pelicot, dès son arrivée au domicile du couple à Mazan (Vaucluse), avant que le couple ne l’invite à se rendre dans la chambre conjugale où gisait Gisèle Pelicot, assommée par les somnifères. que son mari lui administrait à son insu : cela « l’excitait si on faisait ça à côté de sa femme ».

« Dans ce procès, nous avons déjà eu des viols accidentels, votre particularité est de plaider le viol à contrecœur »

Patrick A. fait partie des 14 accusés qui ont reconnu les faits. Mais il répète qu’il n’a suivi « qu’à contrecœur » les instructions de Dominique Pélicot lorsqu’il a touché sa femme et l’a aidé à la violer pendant plus de 10 minutes, sans qu’elle réagisse.

« Vous êtes homosexuel mais vous avez commis un viol hétérosexuel, vous l’admettez ! Dans ce procès, nous avons déjà eu des viols accidentels, votre particularité est de plaider le viol à contre cœur », assène Maître Antoine Camus, l’un des avocats de Gisèle Pelicot.

« J’étais convaincu qu’ils étaient complices d’une sorte de jeu »

Interrogé immédiatement, Didier S., 68 ans, a également affirmé s’être rendu chez Dominique Pelicot pour une relation homosexuelle. Et il ne reconnaît pas l’accusation de viol portée contre Gisèle Pelicot, car son mari lui avait fait croire qu’elle « faisait semblant de dormir ». « Ce n’est pas moi qu’il faut blâmer, c’est votre mari », lance la sexagénaire en s’adressant à la victime.

Karim S., 40 ans, titulaire de deux diplômes universitaires puis expert en informatique, conteste également l’accusation de viol : « Je ne suis pas allé (chez eux) dans le but de commettre un délit et je n’ignorais absolument pas que Madame (Pélicot) n’était pas consentante », explique-t-il d’une voix douce. Certes, il avait été informé par Dominique Pélicot que son épouse serait « endormie par la consommation d’alcool et de somnifères » mais « j’étais persuadé qu’elles étaient complices d’une sorte de jeu. Il était clair pour moi que » elle ne pouvait pas ne pas le savoir. « En effet, j’aurais dû creuser plus profondément et au moins parler avec Madame (Pélicot) », reconnaît-il.

Un accusé qui « n’a fait qu’obéir à ses ordres »

S’il affirme être parti « précipitamment », deux vidéos diffusées à l’audience montrent qu’il avait procédé à plusieurs pénétrations sur Gisèle Pelicot, malgré ses ronflements et son absence totale de réaction, avant de repartir au bout d’un quart d’heure environ.

Plus d’informations sur l’affaire Pélicot ici

« Elle allait se réveiller, parce que c’était un jeu », raconte l’aîné des accusés, Jean-Marc L., 74 ans, qui conteste également les accusations, expliquant qu’il n’avait pas pu la violer car il l’avait  » pas d’érection » et « n’a fait qu’obéir à ses ordres ». « C’est en sortant de la maison que je me suis dit qu’elle n’était pas d’accord », ajoute Jean-Marc L. Mais il n’alertera pas les autorités : « J’aurais dû, mais je ne l’ai pas fait. pense « .

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