Pouvoir d’achat, quand les Français thésaurisent au lieu d’épargner
De plus en plus de Français préfèrent conserver leur argent sur un compte courant non rémunéré plutôt que sur un compte d’épargne. Ce phénomène n’est pas nouveau et suscite l’inquiétude des autorités financières.
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C’est ce qu’on appelle les « dépôts à vue », c’est-à-dire l’argent issu du revenu disponible des ménages et laissé sur des comptes courants traditionnels qui ne portent pas d’intérêts comme les livrets d’épargne, les livrets A, les PEL, etc. La Banque de France estime aujourd’hui ces dépôts à 554 milliards d’euros pour l’ensemble des Français, soit quatre milliards de plus par rapport à la période février-mai.
La hausse des taux d’intérêt jusqu’à l’année dernière a eu un impact sur les principaux produits d’épargne comme le Livret A, tous produits à capital garanti et défiscalisés. La hausse des taux a rendu ces produits plus rentables. Depuis, la donne a changé avec le message public selon lequel les autorités monétaires ont déjà commencé à baisser les taux pour soutenir une économie mondiale en manque de dynamisme. A cela s’ajoutent les incertitudes politiques, les interrogations sur l’évolution de la géopolitique, notamment au Moyen-Orient… le réflexe semble donc être la prudence. Même si l’inflation a baissé, nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau choc et nous y regardons à deux fois avant d’utiliser notre argent disponible.
Malgré tout, l’épargne reste très élevée en France mais les choix évoluent. On constate par exemple que les épargnants se détournent des fonds immobiliers pour se diriger vers les fonds euros. L’un des avantages de ce placement est que les intérêts générés chaque année sont capitalisés pour devenir à leur tour des produits rémunérés. C’est ce que l’on appelle « l’effet cliquet ». Pour faire simple : contrairement au Livret A, les taux d’intérêt des fonds euros génèrent eux-mêmes des taux d’intérêt rémunérateurs qui, automatiquement, offrent des revenus supplémentaires. Aujourd’hui, les fonds euros représentent 60 % des sommes investies en assurance-vie.
Donc, d’un côté, une légère évolution de l’épargne ; de l’autre, une hausse des liquidités sur les comptes courants non rémunérés… signe que, face aux nombreuses incertitudes de la vie quotidienne, les Français qui le peuvent cherchent un moyen d’épargner.