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Fini les yakuza, place aux tokuryū, le nouveau visage du crime organisé japonais

L’âge d’or des yakuza commence à n’être qu’un lointain souvenir, qui a troqué les gangs florissants et prospères des années 1960 contre des mafieux vieillissants pourchassés par la police, affaiblis par une série de législations anti-yakuza. Ces hérauts du crime organisé n’ont plus le monopole des activités criminelles au Japon : dans le sillage de la répression policière, un nouveau mode d’organisation criminelle a émergé : le tokuryū.

Ce n’est pas un groupe, mais plutôt une méthode. Le mot, inventé par la police nationale japonaise, est inventé sur « tokumei», qui signifie « anonyme », et «Ryūdo», « fluide » : il désigne des individus impliqués dans des activités criminelles à temps partiel, sortes de quasi-gangsters, qui opèrent souvent sans se connaître, en dehors de toute structure hiérarchique et de tout code de conduite comme c’est le cas des yakuzas, et qui peuvent se dispersent aussi vite qu’ils se regroupent lors d’une mission, appelée « yami-baito» : travail malhonnête occasionnel.

« La portée géographique de leurs activités est large et s’étend même à l’étranger – le célèbre réseau criminel Luffy qui opérait depuis les Philippines en est un exemple. »note le Japan Times.

Assassinats, braquages, vols, trafics, escroqueries, fraudes, corruption… L’éventail des crimes et délits est large, et ses mercenaires sont aussi bien des citoyens ordinaires que des personnes liées aux syndicats du crime traditionnels, qui ont ainsi trouvé le moyen d’échapper aux lois criminalisant appartenance à des groupes criminels organisés depuis 2010.

Monsieur tout le monde

Certains sont d’anciens yakuza, d’autres employés de bureau, d’autres encore étudiants, qui trouvent dans ces missions ponctuelles un moyen de gagner de l’argent, pas forcément facile, mais plus rapide que par les voies classiques.

Selon la police japonaise, dans la plupart des cas, ces criminels sous contrat étaient impliqués dans des activités illicites en postulant à un emploi. yami-baito
à l’invitation d’amis, de personnes âgées ou par l’intermédiaire de personnes rencontrées sur les réseaux sociaux, qui font souvent pression pour qu’elles acceptent.

Démanteler les réseaux invisibles

Depuis début avril 2024, la police a créé une unité d’enquête regroupant 500 enquêteurs répartis dans sept préfectures japonaises pour lutter contre le tokuryū : « L’enjeu est de résoudre le problème de la criminalité interrégionale, ce qui nécessite de décloisonner les polices préfectorales »Yasuhiro Tsuyuki, commissaire général de la police, l’a déclaré en décembre dernier lors d’une conférence de presse.

De septembre 2021 à février, plus de 10 000 personnes identifiées comme tokuryū ont été appréhendées par la police, la grande majorité pour des cas de fraude et de délits liés à la drogue. Quant à attraper les cerveaux de ces opérations, c’est une affaire beaucoup plus difficile.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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