Le président russe Vladimir Poutine a déclaré mardi que son pays était prêt à négocier pour mettre fin au conflit en Ukraine, tout en rejetant des discussions directes avec Volodymyr Zelensky et affirmant qu’il ne voit pas la « volonté » de Kiev.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré mardi 28 janvier que son pays était prêt à négocier pour mettre fin au conflit en Ukraine, tout en rejetant les discussions directes avec Volodymyr Zelensky et affirmant qu’il ne voit pas la « volonté » de Kiev.
La Russie est ouverte aux pourparlers mais ne voit aucune « volonté » du côté ukrainien, a assuré à Vladimir Poutine lors d’une interview à la télévision d’État, rejetant les discussions directes avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, pour le moment, qu’il juge « illégitime ».
L’idée de négociations entre Moscou et Kiev est de plus en plus mentionnée ces derniers mois par les deux parties ainsi que leurs alliés respectifs, mais rien n’indique pour le moment où il se matérialisera. Le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui revendique son intention de mettre fin au conflit rapidement, a néanmoins relancé ces discussions, l’Ukraine craignant qu’il réduise considérablement son aide.
Zelensky « illégitime » pour les autorités russes
Si Volodymyr Zelensky « veut participer aux négociations, je choisirai des gens qui dirigeront ces négociations », a déclaré Vladimir Poutine mardi, suggérant qu’il ne participerait pas à cette affaire dans ce cas. Volodymyr Zelensky est « illégitime », a-t-il insisté, prenant un élément de langue martelé par les autorités russes.
Le mandat de Volodymyr Zelensky a expiré, mais la législation ukrainienne interdit toutes les élections tant que la loi martiale, en place depuis le début de l’offensive russe en février 2022, reste en vigueur.
Le président russe a ajouté que toutes les négociations seraient également « illégitimes » s’ils étaient détenus maintenant, citant un décret de Volodymyr Zelensky ayant exclu en octobre 2022 toute négociation tant que Vladimir Poutine est au pouvoir. Le maître du Kremlin a néanmoins jugé qu’il serait toujours possible de trouver « un moyen juridique » pour s’entretenir si Kyiv le souhaitait. « Pour le moment, nous ne voyons pas une telle volonté », a-t-il déclaré.
Le président russe a également demandé que le conflit en Ukraine se terminerait par « deux mois » sans l’aide militaire des alliés occidentaux d’Ukraine, ce qui craint une réduction drastique de l’aide américaine avec le retour au pouvoir de Donald Trump.
« Ils ne peuvent pas exister, ils ne dureront pas un mois si l’argent et, de manière générale, les munitions sont épuisées. Tout serait terminé en un mois et demi ou deux mois », a-t-il déclaré
Vladimir Poutine a déclaré la semaine dernière à être prêt pour des « négociations sur les questions ukrainiennes » avec Donald Trump. Les deux dirigeants ont déclaré qu’ils étaient prêts à se parler pour parler de l’Ukraine en particulier, mais aucune date n’a été fixée pour le moment. Une conversation entre Donald Trump et Vladimir Poutine, discutée depuis longtemps mais pas encore matérialisée, est perçue comme une étape importante.
Négociations possibles mentionnées par Zelensky
Les positions de Donald Trump sont difficiles à identifier à ce stade. Son pays est le premier soutien militaire de l’Ukraine et il a critiqué cette aide à plusieurs reprises, mais il a également récemment menacé à Moscou de plus de sanctions par manque d’accord avec Kiev.
L’Ukraine craint d’être poussée à la table de négociation dans une position défavorable, car elle est en difficulté sur le front et d’être forcée de donner dans ses territoires occupés par la Russie.
Volodymyr Zelensky, long hostile à toute négociation avec Moscou, a récemment mentionné cette possibilité mais sous condition de sécurité solide pour son pays de la part des Occidentaux. Moscou martèle que tout accord potentiel pour mettre fin au conflit en Ukraine doit prendre en compte ces « réalités sur le terrain ».
Le Kremlin, en substance, demande la reddition de l’Ukraine, qu’il renonce à rejoindre l’OTAN et que la Russie garde les territoires ukrainiens dont il a affirmé l’annexion.