La procédure judiciaire va se poursuivre après le procès en appel de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice, qui a fait 86 morts. La peine de 18 ans de prison prononcée contre les deux accusés a été confirmée jeudi dernier.
Condamnés en appel à 18 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroristes dans le cadre de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice, Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud se sont pourvus en cassation, a appris l’AFP lundi auprès de leurs avocats. « Nous attendons de la Cour suprême qu’elle censure un jugement qui n’est que le prolongement d’un processus unilatéral et qui pose, entre autres principes cardinaux, celui de la personnalisation des peines »a confié M.sont Vincent Brengarth et Jim Villetard, les deux avocats de Mohamed Ghraieb, un franco-tunisien de 48 ans, ami de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, auteur de l’attaque au camion bélier qui a fait 86 morts et plus de 450 blessés sur la promenade du Anglais le soir de la fête nationale.
M.sont Martin Méchin, Chloé Arnoux et Florian François-Jacquemin, avocats de Chokri Chafroud, un Tunisien sans-papiers de 44 ans, se sont également pourvus en cassation. « Nous avons interjeté appel de la condamnation trop prévisible de notre client, pour deux raisons : d’une part, nous avons de sérieux doutes sur l’impartialité du président de la cour d’assises (…). Le crime d’association de malfaiteurs terroriste en l’absence d’éléments constitutifs tangibles pose de graves questions juridiques que la Cour de cassation devra trancher.ont expliqué les avocats à l’AFP.
La proximité du tueur
La cour d’assises spéciale de Paris a prononcé la semaine dernière une peine de 18 ans de réclusion criminelle, la même qu’en première instance, contre les deux hommes. Le tribunal, composé uniquement de magistrats professionnels, a assorti cette peine d’une période de sûreté des deux tiers. Les deux hommes ont toujours clamé leur innocence malgré leur proximité avec le tueur.
« Les proches de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel avaient constaté sa radicalisation », a néanmoins affirmé le président du tribunal, Christophe Petiteau, en annonçant le verdict. Malgré les dénégations des deux accusés, le tribunal a estimé que Chokri Chafroud, un homme aux capacités intellectuelles limitées, avait pu « influence » le tueur en lui envoyant des messages concernant des camions se précipitant dans la foule. Quant à Mohamed Ghraieb, a rappelé le tribunal, il a envoyé des messages approuvant l’attentat contre Charlie Hebdo « malgré sa laïcité revendiquée ».
Les deux hommes ont « participé » recherchaient une arme pour leur ami et étaient associés à la location du camion qui a servi au carnage, a souligné le tribunal, ce que contestent les deux hommes. L’attentat de Nice a été revendiqué par l’organisation Etat islamique mais aucun lien n’a pu être identifié entre le mouvement jihadiste et Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, ont conclu les enquêteurs.