Pourquoi une hausse des impôts sous le futur gouvernement semble peu probable
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Pourquoi une hausse des impôts sous le futur gouvernement semble peu probable

Pourquoi une hausse des impôts sous le futur gouvernement semble peu probable


Barthélémy Philippe / Crédit photo : RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
modifié à

20h48, 17 septembre 2024

Selon Gérald Darmanin, le nouveau Premier ministre Michel Barnier aurait indiqué vouloir augmenter prochainement les impôts. Une déclaration démentie quelques heures plus tard par Matignon, qui évoque de « pures spéculations ». Dans tous les cas, la marge de manœuvre de la France en la matière est limitée.

C’était un totem pour Emmanuel Macron. Pas question de toucher aux impôts des Français. Et pourtant, ce mardi, le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a lancé une grenade dégoupillée devant les 97 députés Ensemble pour la République. « Michel Barnier m’a dit lors de notre rencontre qu’il augmenterait les impôts », a déclaré le locataire de la place Beauvau. De son côté, Matignon parle de « pure spéculation » et assure qu’« aucune option n’est aujourd’hui tranchée ».

Certains proposent ce mardi une hausse de l’impôt sur les sociétés, un prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital, d’autres parlent de superprofits, mais en réalité, la marge de manœuvre fiscale est minime. Avec son taux d’imposition à plus de 45 % du PIB, la France est déjà championne européenne de la fiscalité, loin devant l’Allemagne, les Pays-Bas ou l’Espagne.

Réduire les dépenses publiques comme priorité ?

Si certains impôts ont été réduits, comme les impôts de production qui pèsent sur la compétitivité des entreprises, ils restent plus élevés que ceux de nos voisins européens. Cité parmi les ministres potentiels, David Lisnard conseille au Premier ministre de ne pas augmenter les impôts : « Michel Barnier est un pragmatique. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a des réalités. On a le record mondial de dépenses publiques, donc on ne peut pas l’atteindre en augmentant les dépenses publiques. On a le record mondial de prélèvements obligatoires, donc ça ne peut pas non plus être la solution. »

D’autant que les hausses d’impôts ne se traduisent pas forcément par des recettes supplémentaires pour l’État. L’exemple le plus frappant est celui de la flat tax, qui plafonne depuis 2018 l’imposition des revenus du capital à 30 %. Paradoxalement, le taux d’imposition a baissé, mais les recettes ont augmenté. L’arme fiscale doit donc être maniée avec la plus grande prudence, et Michel Barnier privilégiera probablement la réduction des dépenses publiques avant, peut-être, de procéder à quelques hausses d’impôts à doses homéopathiques.

europe1 Fr

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