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Pourquoi un second mandat de Donald Trump serait un désastre pour la lutte contre le réchauffement climatique

Abandon des subventions aux énergies renouvelables, incitations au développement de nouveaux forages pétroliers… Donald Trump parle peu du climat, mais lorsqu’il l’évoque, tout porte à croire qu’un second mandat ne ferait pas de bien à la planète.

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Donald Trump à la convention républicaine à Milwaukee, aux États-Unis, le 17 juillet 2024. (JACEK BOCZARSKI / ANADOLU / AFP)

« Je vais faire deux choses dès le premier jour : ‘forer, bébé, forer’ et fermer les frontières. » Malgré la canicule meurtrière qui frappe l’ouest des Etats-Unis, le candidat Donald Trump, qui a officiellement prêté serment dans la nuit du 18 au 19 juillet lors de la convention républicaine à Milwaukee, dans le Wisconsin, n’entend pas s’attaquer au changement climatique. En reprenant le slogan « Perce, bébé, perce » Dans son discours de clôture, le milliardaire a au contraire promis des jours radieux pour les énergies fossiles, dont les émissions de gaz à effet de serre font des États-Unis la première cause historique de la crise environnementale mondiale (et le deuxième plus grand émetteur actuel, derrière la Chine).

Selon une enquête de l’université Yale publiée mardi, plus de deux tiers des Américains reconnaissent la réalité du changement climatique.Comme son jeune colistier JD Vance, 39 ans, le conservateur est connu pour minimiser la gravité de la crise environnementale, quand il ne la rejette pas en bloc. Ce qui laisse présager d’un possible second mandat dévastateur pour le climat.

Un programme qui ne parle pas de la crise climatique…

Les républicains ont adopté lundi le programme que Donald Trump et JD Vance défendront dans l’espoir de reconquérir la Maison Blanche. Le document, dédié à « Les hommes et les femmes oubliés de l’Amérique » ne mentionne pas l’environnement. Quant au volet sur la politique énergétique, il ignore toute forme d’énergie renouvelable. Au contraire, le programme appelle à la fin des mesures « vert »qualifié comme « socialistes ».

Donald Trump lui-même s’oppose à l’énergie éolienne, convaincu que « ça tue tous les oiseaux », il l’avait notamment lancé lors d’un débat avec Joe Biden sur la chaîne américaine CBS, pendant la campagne présidentielle de 2020.« Le président Trump s’est engagé à exploiter les sources d’énergie américaines telles que le charbon, le pétrole et le gaz pour garantir l’accessibilité aux familles et la sécurité dans le monde entier, faisant de nous une nation plus autonome », a résumé le conseiller de Donald Trump, Brian Hughes, interrogé par la radio publique NPR en juin.

…si ce n’est pour minimiser ses effets

Quant à la plateforme officieuse de son parti rédigée par ses alliés, le Projet 2025, elle n’aborde que le climat pour annoncer le détricotage des mesures environnementales prises depuis trois ans par l’administration Biden. Elle entend notamment abroger les programmes fédéraux de lutte contre le changement climatique et les lois prévoyant des financements et des incitations fiscales pour les énergies renouvelables. Quant à l’agriculture, qui représente 10 % des émissions de gaz à effet de serre du pays selon l’Agence de protection de l’environnement (EPA), cette feuille de route ultraconservatrice estime que le secteur « Il ne faut pas donner la priorité à des questions secondaires, comme les questions environnementales, au détriment de la production agricole. »

L’agence elle-même est dans le collimateur des conservateurs. L’EPA telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, selon ce plan, « une fausse image de l’état de notre environnement et des dangers réels du changement climatique (…) afin d’effrayer les Américains et de les amener à accepter leurs réglementations inutiles et coûteuses. » Si Donald Trump est réélu, la mission de l’agence serait redéfinie. Quant à la NOAA, l’agence fédérale qui surveille les ouragans (souvent destructeurs lorsqu’ils frappent les côtes américaines), elle est vouée à disparaître, souligne le magazine spécialisé sur l’économie Forbes. Trop anxiogène aux yeux des idéologues conservateurs qui murmurent à l’oreille de Donald Trump.

Un candidat dépendant du pétrole

Le puissant secteur des énergies fossiles aux Etats-Unis n’a pas attendu Donald Trump pour tenter d’influer sur les politiques économiques du pays. Mais il s’est montré particulièrement généreux avec le candidat et son colistier. Début mai, la presse américaine révélait que l’homme d’affaires avait demandé à une poignée de magnats du pétrole, invités à dîner dans sa villa de Mar-a-Lago en Floride, la somme d’un milliard de dollars, en échange de la promesse que son administration ne ferait passer que des lois « pro-entreprises » Et « anti-réglementation »a rapporté le média Politico et le journal Le Washington Post.

Un participant à la convention républicaine brandit une pancarte sur laquelle on peut lire :

Blâmer Donald Trump pour avoir utilisé ces dons de campagne « comme une caisse noire pour payer ses frais juridiques »les sénateurs démocrates Sheldon Whitehouse et Ron Wyden ont lancé le 23 mai une commission d’enquête pour interroger « les grandes compagnies pétrolières« , accusé de « « faire pression pour protéger et augmenter leurs profits aux dépens du contribuable américain. » Dès le lendemain, Reuters révélait que Donald Trump avait amassé des dizaines de millions de dollars auprès d’hommes d’affaires texans du secteur pétrolier. Selon Mark Carr, l’un des participants cité par Reuters, le candidat aurait même « Il a reçu une ovation debout lorsqu’il a promis de construire davantage de gazoducs ».

Enfin, Politico révélait en mai que le lobby pétrolier avait déjà rédigé un projet de loi, prêt à être signé par Donald Trump. Les objectifs ? Éviter les écueils de son premier mandat, lorsque les positions diplomatiques du président républicain ou ses imprécisions sur la forme avaient empêché le plein accomplissement de l’agenda énergétique de Trump. Ensuite, l’autre ambition évidente : détricoter les quelques mesures arrachées au secteur par Joe Biden.

Quant à JD Vance, il a par le passé accusé les démocrates d’attiser les craintes concernant « la crise environnementale » à des fins électorales. Le jeune élu de l’Ohio a même émis à plusieurs reprises des doutes sur l’origine humaine – scientifiquement incontestée – du réchauffement climatique, souligne le New York Timesqui a publié lundi un inventaire des propos climatosceptiques du nouveau colistier.

Un disque qui parle de lui-même

Enfin, il convient de rappeler la manière dont Donald Trump, président de 2017 à 2021, a géré la question climatique. Peu après son élection, il s’est retiré de l’Accord de Paris signé en 2015, éjectant Washington du processus diplomatique visant à maintenir l’augmentation moyenne de la température mondiale en dessous de 1,5°C.

Au niveau national, l’administration Trump avait pris, en quatre ans, 163 mesures réglementaires et autres lois fragilisant la politique environnementale et climatique des Etats-Unis, a calculé en 2021 le « Climate Deregulation Tracker » développé par l’université Columbia. Alors que selon le dernier rapport de synthèse du GIEC, l’urgence climatique implique une accélération des mesures promises par les Etats signataires de l’accord de Paris. « Il est difficile d’évaluer l’ampleur des dégâts potentiels qu’une autre décennie de confusion et de désorganisation pourrait causer », a déclaré le professeur Solomon Hsiang de l’Université de Californie, cité par la radio NPR.

UN « lueur d’espoir » reste, selon Ian Bremmer, président et fondateur d’Eurasia Group, un cabinet de conseil en risques géopolitiques. « Le Texas, un État désormais républicain, est le leader de la production d’énergie renouvelable aux États-Unis. Ce n’était pas le cas lorsque Trump était président », il a qualifié cela lors d’une conversation avec l’ancienne envoyée de l’ONU pour le climat, Christiana Figueres, dans le podcast Indignation + optimismeen juin.

Soulignant les emplois créés par le secteur des énergies renouvelables, notamment dans les États conservateurs, ainsi que la baisse des coûts de production, il voit ici « Il existe de réelles perspectives économiques pour les États-Unis que Trump ne peut ignorer. À cet égard, en tant que président, il serait probablement moins désastreux pour le climat lors d’un second mandat s’il gagnait, que lors de son premier mandat », a-t-il ajouté. il a rapporté.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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