pourquoi tu devrais le prendre avant la fin de l’année
Par
Chloé Berry
Publié le
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LE contrôle technique pour les véhicules de type L (deux ou trois roues et quadricycle motorisé) tire son épingle du jeu depuis son obligation en avril 2024.
D’après les données obtenues par actu.fr Avec différentes franchises de centres, plus d’un quart du parc de deux-roues s’est déjà présenté à un inspecteur en six mois. On est loin du boycott espéré par la Fédération des Motards en Colère (FFMC).
Ces millions d’usagers de la route auraient peut-être bien fait de s’y rendre dès que le test était exigé. Selon nos rapports, le prix du contrôle technique pourrait bien grimper 2025.
Combien coûte le contrôle technique en 2024 ?
D’après les différents témoignages de centres ou de motards, la FFMC a fait ses calculs. Le contrôle technique coûterait en moyenne 65/70 euros. « Nous avons une fourchette qui va de 45 à 100 euros », précise Christophe Boulais, coordonnateur adjoint au bureau national de la FFMC, pour un précédent article pour actu.fr.
Une hausse inévitable des prix
C’est un contrôleur d’un Centre d’Autosécurité de Marseille (Bouches-du-Rhône) qui nous met le bout du nez à l’oreille. Alors que le contrôle technique des véhicules L coûte entre 65 et 75 euros dans son centre, il nous confie craindre une hausse des prix.
« En 2025, nous aurons besoin nouveau matériel. Qui dit investissements, dit répercussions sur le prix», imagine-t-il pour actu.fr.
On ne peut pas rester au même prix en 2025, cela va de soi.
Pour pouvoir effectuer des contrôles sur les deux-roues, les centres ont déjà dû investir cette année, notamment dans des cales à roues et des béquilles. «Il y en avait pour moins de 500 euros», estime le contrôleur marseillais. En 2025, ce sera davantage en milliers d’euros qu’il faudra compter.
10 000 euros à investir
Car en 2025, le contrôle technique des catégories L évolue, et de nouveaux éléments de contrôle viendront s’ajouter à la longue liste, composée actuellement de 80 points.
Aussi, l’organisme technique central (Utac), qui dépend du ministère des Transports, a défini un cahier des charges fixant les nouveaux équipements à se procurer pour se conformer au décret d’octobre 2023, rendant le contrôle technique obligatoire pour les deux roues.
Les nuisances sonores émises par un véhicule doivent par exemple être mesurées depuis 1er mars 2025 comme l’indique la Fédération Nationale de l’Automobile (FNA) sur son site. Pour ce faire, les garages devront investir dans un sonomètre.
Autre nouvel élément de contrôle de 1 juin 2025 cette fois-ci : vérifiez que les moteurs du cyclomoteur ne sont pas débridés. Pour cela, c’est un décéléromètreque c’est nécessaire.
Deux nouveaux outils que tous les centres devront donc se procurer. Il va cependant falloir mettre la main à la poche. Bien plus que pour les béquilles et les cales de roue en 2024.
« Il faut compter 5 000 euros pour le sonomètre et 5 000 euros pour le décéléromètre », précise Mickael Tirel, directeur commercial d’Autosécurité (plus de 900 centres de contrôle en France), contacté par actu.fr. Enveloppe totale : 10 000 euros.
« Les fournisseurs gonflent les prix »
A moins que ce soit un peu plus
… Tout dépendra des fournisseurs. Il en existe deux pour le secteur des deux roues. Peu nombreux, ces fournisseurs ont carte blanche pour fixer leurs prix. Et pour Mickael Tirel, ils sont « élevés ».
Les fournisseurs gonflent les prix juste avant l’entrée en vigueur de la réglementation.
Les délais étant jugés trop courts, les centres techniques ne sont pas en mesure de se tourner vers d’autres fabricants qui pourraient, en se lançant également dans la production de sonomètres et de décéléromètres, faire jouer les prix.
Un investissement peu rentable
Mais il y a peu de chance que des concurrents émergent et fassent baisser la facture.
Pour le directeur commercial, investir dans du nouveau matériel en 2025, à hauteur de 10 000 euros, ne serait pas forcément rentable.
Après une année en 2024 où il a déjà fallu investir dans des formations, des béquilles, des cales de roues… Un tel investissement en 2025 pour quatre cyclomoteurs contrôlés par mois n’est pas intéressant financièrement.
Le problème donc : la taille de la flotte de deux-roues. Quatre millions de véhicules, contre près de 39 millions de voitures en circulation en 2023, selon les chiffres du ministère de la Transition écologique.
« Pour les voitures, on peut rester au même prix même si on investit, car on va pouvoir amortir, mais vu le parc moto, ce n’est pas aussi évident », ajoute le contrôleur marseillais.
Mais alors, combien coûtera le contrôle technique en 2025 ?
Nous arrivons à la question qui peut vous intéresser. Vous l’aurez compris, il devrait y avoir une augmentation, mais de combien ?
Aujourd’hui, Autosécurité attend de connaître les prix que vont fixer les constructeurs, difficile donc d’avoir une idée précise de la hausse. « Nous parlons de quatre ou cinq euros», imagine Mickaël Tirel. Ce qui est sûr c’est queil y aura effectivement un « changement de prix » pour l’ensemble de la filiale.
L’augmentation d’un impôt pour ne rien améliorer
Coûts de formation en 2024, nouveaux investissements en 2025… et aussi hausses d’impôts. En effet, l’année prochaine, une autre mauvaise nouvelle attend les centres : la Frais de gré à gréune taxe que les centres doivent payer sur chaque contrôle technique effectué.En 2025, il augmente et prend quelques centimes.
Un décret du 21 octobre 2024 fixe son nouveau montant. A compter du 1er janvier 2025, il passera de 34 centimes TTC à 42 centimes HT. De quoi peser un peu plus sur les finances des centres.
Vers un boycott plus large en 2025 ?
Selon les informations de Christophe Boulais, coordonnateur au bureau national de la FFMC, moteur de la contestation des motards, les contrôleurs pourraient bien ne pas demander leur approbation pour 2025. « Ce n’est pas une régulation rentable », analyse-t-il pour actu.fr.
Plus de centres agréés, plus de contrôle technique. La hausse des prix est une raison de croire que le le boycott pourrait fonctionner.
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