Pourquoi TSMC aurait déjà tout prévu pour détruire à distance sa production de puces
Si la Chine décide un jour d’envahir Taïwan, elle ne mettra pas la main sur les lignes de production les plus sensibles de TSMC et sur ses machines. L’entreprise, première fonderie indépendante au monde, disposerait en effet d’un dispositif permettant la destruction à distance de certaines installations.
Taiwan et la Chine seront « certainement réunis », a déclaré le dirigeant chinois Xi Jinping, lors de son discours du Nouvel An. Par ces mots, l’intéressé rappelle la volonté de la Chine de réintégrer Taiwan, indépendant depuis 1949, dans son giron, dans les années à venir… et ce dans tous les cas.
Dans ce contexte, et alors que les tensions entre la Chine et l’Occident s’accentuent, la possibilité d’une invasion de l’île par la Chine continentale ne peut malheureusement être exclue. Les services de renseignement américains estiment par ailleurs que la Chine pourrait théoriquement envahir Taïwan en 2027 si elle le souhaite. De quoi contraindre les géants de l’industrie taïwanaise à prendre des mesures pour se préparer à cette triste éventualité. Et visiblement, TSMC, acteur majeur du marché des semi-conducteurs, fait partie des groupes concernés, et probablement préparés.
TSMC serait prêt à détruire à distance certaines lignes de production
En fait, nous apprenons de Bloomberg que les autorités américaines se sont entretenues avec le gouvernement des Pays-Bas pour exprimer leurs inquiétudes quant à une potentielle invasion chinoise de Taiwan, et ce qui pourrait arriver, dans cette hypothèse, aux très nombreuses lignes de production de semi-conducteurs présentes sur place.
Qu’est-ce que cela a à voir avec TSMC et pourquoi cet échange avec le gouvernement néerlandais ? Grâce à ASML, leader mondial dans la fabrication de machines conçues pour la gravure EUV (ultraviolet extrême), qui se trouve être néerlandaise, basée à Veldhoven. Bref, ces machines ultra sophistiquées développées en Hollande sont notamment utilisées par TSMC pour graver les puces d’Apple, Nvidia, AMD et bien d’autres. Ce sont eux qui constituent l’essentiel des capacités de production des géants des semi-conducteurs à Taiwan.
Le degré de préparation d’ASML à une éventuelle invasion chinoise de Taiwan est donc central pour protéger, si nécessaire, les intérêts industriels des grands noms de la Tech. Mais aussi pour éviter que la Chine accumule trop de butin.
Dans ce cas, on découvre qu’ASML aurait bel et bien donné des assurances au gouvernement néerlandais. Deux personnes proches de ces discussions affirment que la firme aurait la capacité de désactiver à distance ses machines dans le cas où une telle menace se matérialiserait. L’idée serait alors de tout faire pour que ceux-ci ne tombent pas entre les mains de la Chine… du moins sans avoir été rendus inutilisables au préalable.
ASML et ses machines EUV… le nerf d’une guerre ?
De son côté, on peut donc raisonnablement croire que TSMC, l’un des principaux utilisateurs de machines ASML, est prêt à détruire à distance ses lignes de production les plus sensibles en cas d’invasion chinoise de Taïwan, et d’un éventuel rachat de ses différents sites sur le territoire. île.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que 90 % des puces les plus performantes du marché sont fabriquées à Taiwan à l’aide de plusieurs dizaines de machines d’ASML. Des machines particulièrement chères et convoitées. De la taille d’un bus, chacun vaut un peu plus de 217 millions de dollars. Ils constitueraient donc un butin de guerre particulièrement attractif.
Leur récupération par la Chine continentale dans un conflit ouvert profiterait sans aucun doute à l’industrie chinoise… ce que les États-Unis et leurs alliés veulent bien sûr éviter.