Pourquoi tout le monde échoue au Bayern Munich ?
L’art de l’anticipation. Une chose que le Bayern Munich maîtrise souvent à la perfection, qu’il s’agisse des recrues ou des entraîneurs. Mais en 2024, les pensionnaires de l’Allianz Arena auront toutes les difficultés du monde à trouver le successeur de Thomas Tuchel. Arrivé sur le banc allemand en mars 2023, l’ancien entraîneur de Chelsea devait diriger le projet pendant plusieurs années. Sauf que ça n’a pas vraiment fait l’affaire. Résultat : le Bayern Munich et TT ont officialisé la fin de leur collaboration à la fin de l’exercice 2023-24. Une annonce qui a été faite le 21 février dernier. Elle visait à laisser le temps à Tuchel de trouver un nouveau club et au Rekordmeister d’avancer sereinement concernant le futur entraîneur.
Les Munichois avaient également un projet précis en tête, à savoir recruter le prometteur Xabi Alonso. Egalement courtisé par Liverpool, l’Espagnol a finalement décidé d’enchaîner avec le Bayer Leverkusen, sacré champion d’Allemagne sous ses ordres. Après cela, les Bavarois ont tenté un geste très surprenant. En fait, ils ont tenté de faire revenir Julian Nagelsmann, licencié un an auparavant après avoir négocié dans son dos avec TT. Loin d’être rancunier, le sélectionneur allemand a préféré prolonger avec la fédération et diriger son pays au moins jusqu’à la Coupe du monde 2026. Nouveau coup dur pour le Bayern Munich, qui a également essuyé le refus d’Unai Emery, qui a prolongé dans la foulée avec Aston Villa.
Le Bayern Munich n’a pas vu le coup venir
Dans le même temps, les dirigeants avançaient leurs pions pour Ralf Rangnick, un technicien allemand qui avait l’avantage de connaître parfaitement la Bundesliga. Le seul problème était qu’il était déjà en fonction. Mais à Munich, nous avions bon espoir de le convaincre et de parvenir à un accord avec la fédération autrichienne. Les signaux étaient en fait plutôt bons hier. En effet, plusieurs médias allemands ont annoncé que l’ancien entraîneur de Manchester United avait fait part au club de sa volonté de prendre les commandes de l’équipe la saison prochaine. Il a néanmoins fallu encore se mettre d’accord sur quelques petits points lors d’une réunion organisée hier entre les différentes parties. Mais les Bavarois étaient plus que confiants.
Les déclarations des dirigeants après le match contre le Real Madrid allaient dans ce sens. « Nous sommes sur la bonne voie avec Ralf. Ce serait un très bon choix pour nous., a déclaré le président Herbert Hainer. Sauf que Rangnick a décidé de jurer fidélité à l’Autriche et a décliné l’offre du Bayern Munich. Un coup que les Allemands n’ont pas vu venir. Sport 1 explique que la direction du club a été très surprise par le choix de l’entraîneur de 65 ans et qu’elle ne s’attendait pas du tout à ce qu’il rejette leur proposition, d’autant plus que les Munichois, notamment Karl-Heinz Rummenigge et Uli Hoeneß, s’étaient pliés se met en quatre pour le satisfaire. Mais Rangnick ne voulait pas bouleverser sa vie et voulait surtout continuer avec l’Autriche.
Une situation « embarrassante »
Botteur confirme et écrit à ce sujet : « Ni Eberl, ni Freund, ni personne d’autre ne s’attendaient à ce que l’homme de 65 ans reste entraîneur de l’équipe nationale autrichienne après des semaines de discussions. Il n’y avait pas de questions sans réponse, les Bavarois et l’entraîneur étaient d’accord sur tous les points et les données clés semblaient clarifiées. Mais Rangnick a vu le danger auquel le Championnat d’Europe pourrait être confronté en juin suite à sa décision pro-Bayern. Rangnick aurait pu gagner beaucoup plus au FCB s’il avait eu en tête la finale de la Ligue des Champions à Munich. Mais il ne voulait pas retourner aux affaires quotidiennes et ne voulait rien changer.»
Un camouflet de plus pour les Bavarois. Imagequi parle d’une situation « embarrassant« , cherche également des explications à ces nombreux échecs. « Le glorieux FC Bayern est secoué par un séisme d’entraîneur comme il n’en a jamais connu dans son histoire. Tout le monde préfère rester dans son club ou son équipe nationale plutôt que d’aller au FC Bayern ! Quelle gifle pour les champions ! Les deux questions cruciales sont : 1. Pourquoi tout le monde annule-t-il ? 2. Et qui peut venir maintenant ?, écrit le journal allemand. D’autant que le temps presse puisque l’idée du club était de recruter son nouvel entraîneur au plus vite afin de préparer au mieux la transition et la saison prochaine, ainsi que le mercato.
Pourquoi tout le monde refuse ?
Sauf qu’à l’approche de la fin de saison, personne n’a encore signé. Image a quelques idées concernant ces refus. «Le président d’honneur Uli Hoeneß a peut-être une fois de plus fait comprendre à Rangnick, avec sa récente apparition grossière, ce que cette position implique. Chaque entraîneur déteste ces absurdités publiques et imprévisibles. Et le FC Bayern 2024 fléchit également sur le plan sportif malgré une qualification pour les demi-finales de la Ligue des Champions. Le plan de défense Kim/Upamecano de 90 millions d’euros n’en vaut pas la peine jusqu’à présent. Les attaquants Sané, Gnabry et Coman sont sujets aux blessures. La personnalité de Müller est un problème de longue date, la question du Kimmich (prolonger ou vendre) reste en suspens.
Cela a donc joué un rôle dans Image qui écrit ça « Xabi Alonso, Nagelsmann, Emery et Rangnick ont opté pour la stabilité sur et en dehors du terrain. » Après cela, les dirigeants, qui ont eu l’idée d’officialiser l’arrivée de Rangnick après la demi-finale retour contre le Real Madrid le 8 mai, vont devoir se remettre au travail. D’ailleurs, pour les médias allemands, les Bavarois ont désormais 2 à 3 options. La première est d’essayer de retenir Tuchel, s’il mène un jour l’équipe au titre de la Ligue des champions. D’autant qu’il n’a pas encore officiellement signé ailleurs. Mais cette solution semble farfelue puisque TT s’est déjà lancé dans la recherche d’un club et que son départ a été annoncé. Bien entendu, on n’est pas à l’abri d’une volte-face à la Xavi au Barça.
Une cinquième piste à explorer
Mais cela paraît peu probable, voire impossible pour Tuchel. Outre ses liens parfois compliqués avec certains de ses joueurs, il entretient des relations glaciales avec Uli Hoeneß, qui l’a attaqué publiquement à plusieurs reprises. La deuxième solution avancée est de trouver tant bien que mal un entraîneur intérimaire qui dirigera l’équipe l’année prochaine avant de céder sa place à Jürgen Klopp, s’il se sent prêt en 2025. Là encore, cette option paraît absolument folle. On imagine mal un technicien accepter de signer dans de telles conditions. La solution finale, la plus plausible, est de recruter un nouvel entraîneur. Pour éviter un cinquième échec, les Allemands devront se montrer bien plus prudents.
Mais ils ont encore des pistes intéressantes à suivre. Le nom de Lucien Favre, libre et qui connaît le football allemand, est avancé. Celle de Zinedine Zidane aussi. Même s’il ne maîtrise pas la langue, le Français possède une solide expérience et une aura, très appréciées dans le vestiaire bavarois. Ancien membre de la maison, Hansi Flick (libre) est toujours sur le marché, d’autant que le Barça ne le recrutera pas. Christian Streich, Roger Schmidt (Benfica), Sebastian Hoeneß (Stuttgart) et Roberto de Zerbi (Brighton) sont également cités. Le directeur sportif, Max Eberl, a du pain sur la planche, lui qui n’a pas la vie facile en Bavière. Il joue aussi sa réputation sur ce premier dossier brûlant, qui donne bien des maux de tête à tout un club.
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