pourquoi Thomas Maroquinerie a sensibilisé tous ses collaborateurs
« Pourquoi se faire tester ? Comment ça va? Est-ce douloureux ?…. Autant de questions que vous êtes nombreux à vous poser, même si la plupart ont déjà les réponses. Pourtant, en France, le sujet du dépistage du cancer suscite encore beaucoup d’interrogations et de craintes. Le nombre de personnes dépistées en est la preuve et il est malheureusement encore bien trop faible », déplore le docteur Vincent Dancourt, qui dirige le centre régional de coordination des dépistages des cancers de Bourgogne-Franche-Comté.
Encourager les gens à se faire tester davantage
En visite cette semaine à la Thomas Maroquinerie de Semur-en-Auxois, sur le site des Ateliers d’Armançon, pour sensibiliser le personnel au dépistage de trois cancers (colorectal, du sein et de l’utérus), le professionnel de santé en a profité pour rappeler quelques chiffres.
« On peut se dire qu’on sait déjà tout ça, qu’on est suivi par des médecins ou qu’on ne se sent pas concerné : le dépistage reste néanmoins l’affaire de tous. Se faire tester ne rend pas malade. Mais ils sont encore trop peu nombreux pour le faire. Par exemple, pour le cancer du col de l’utérus, les statistiques sont plutôt bonnes, avec près de 80 % des femmes entre 25 et 30 ans dépistées et en Côte-d’Or, le taux moyen pour les femmes entre 25 et 65 ans est de 67 %. En revanche, pour le cancer du sein, seulement 58 % des Côte-d’Oriennes réalisent une mammographie, contre 45 % au niveau national. Et concernant le dépistage du cancer colorectal, qui cible aussi bien les hommes que les femmes, on dépasse à peine la barre des 40 % en Côte-d’Or (contre 35 % en France) », annonce le docteur Dancourt. Selon lui, plus les gens seront dépistés, plus ils auront de chances de voir leur cancer guéri rapidement.
Se faire dépister, c’est détecter la maladie avant qu’elle ne soit connue.
Docteur Vincent Dancourt
Un avis partagé par la Maroquinerie Thomas qui se mobilise chaque année contre le cancer en organisant des actions de prévention.
« L’année dernière, nous avons par exemple mis en place un atelier d’auto-examen », rappelle Pascale Fleury, l’infirmière du groupe, à l’origine de ces rencontres, qui précise qu’en général, l’entreprise essaie régulièrement de proposer des actions pour la santé et bien-être de son personnel. « En janvier, nous souhaitons proposer aux salariés des cours de yoga, de pilates et de stretching après le travail. »
Un véritable investissement de la part de l’entreprise
Et de poursuivre : « Ces trois jours de sensibilisation obligatoire pour l’ensemble des salariés de la Maroquinerie et des Ateliers d’Armançon (près de 600 personnes) représentent un coût pour l’entreprise et nécessitent une véritable organisation. Ce n’est pas facile de faire sortir tous ces gens de la production. Mais il est important pour nous d’investir dans ce domaine ; ne serait-ce que pour permettre un traitement plus précoce et ainsi réduire les arrêts de travail, mais aussi tout simplement parce que cela correspond à nos valeurs », note Pascale Fleury.
« Donnez suffisamment d’informations »
Un point de vue auquel adhère également le docteur Dancourt, surpris de voir une entreprise s’engager dans une telle démarche. « C’est une première pour moi en Côte-d’Or. Ce serait bien si d’autres entreprises suivaient le même modèle. Le but de ces trois jours est vraiment de donner à chacun suffisamment d’informations et d’arguments pour pouvoir agir », indique celui qui souligne qu’adapter son hygiène de vie en revoyant son alimentation et sa consommation en buvant de l’alcool, en arrêtant de fumer ou en participant à une activité sportive l’activité physique peut également contribuer à réduire le risque de développer un cancer. « C’est ce qu’on appelle la prévention primaire et il est toujours bon de s’en souvenir. »