Pourquoi Renault fait la publicité de sa nouvelle R5 électrique jusqu’aux États-Unis ?
À l’approche du lancement officiel de la nouvelle Renault 5 E-Tech électrique, Les coups de pub se multiplient autour de la très attendue citadine en forme de losange. Et le dernier en date est assez surprenant, puisqu’il ne se déroule pas en Francemais dans un pays où la puce ne mettra jamais les pieds : les États-Unis. Il faut se rendre plus précisément à New York, où une immense fresque a été peinte dans le quartier de Brooklyn. On peut y lire le slogan : « Le Car is back* … *But not for you, sorry », soit en français : « Le Car is back, but not for you ».
Lorsque la R5 a été exportée aux États-Unis
Mais alors pourquoi écrire Le Car et non R5, et pourquoi une affiche publicitaire aux Etats-Unis ? Vous l’ignoriez peut-être, mais la Renault 5 a bel et bien traversé l’Atlantique et a été commercialisée de 1976 à 1983.A cette époque, le constructeur au losange est associé à la marque américaine AMC, qui connaît quelques déboires financiers, notamment à cause de la crise pétrolière de 1973. L’Amérique doit se plier à ce que l’on appelle le downsizing, et Renault voit là une occasion rêvée de s’exporter à nouveau. Une fois arrivée au pays de l’Oncle Sam, la R5 prend le célèbre nom de « Le Car » et est distribuée au sein du réseau AMC, qui compte pas moins de 1 300 concessionnaires dans tout le pays. En revanche, alors que la R5 rencontre un énorme succès en Europe, la Le Car peine à trouver preneur avec seulement 6 800 exemplaires vendus la première année de son exportation..Pour autant, la voiture française (toujours construite dans l’usine AMC) ne manque pas d’atouts, cochant quasiment toutes les cases d’une petite voiture de l’époque.
Des atouts à mettre en avant
Par rapport au modèle européen, cette version est plus luxueuse, reprenant la base de la R5 TS plus haut de gamme. On retrouve ainsi la serrure de porte, une horloge, le volant en cuir, un compte-tours, des sièges arrières complets ainsi qu’une plaque numérotée fixée sur le tableau de bord. Sous le capot, la Le Car dispose d’un moteur quatre cylindres 1.3 Cléon dégonflé à 58 ch pour des raisons légales.Alors que les publicités de l’époque vantaient sa faible consommation de carburant (environ 8,4 L/100 km en ville) et son espace à bord, la clientèle locale, quant à elle, craignait son cruel manque de puissance, le fait qu’elle ne soit proposée qu’avec trois portes, mais surtout sa mauvaise qualité de fabrication et sa tendance excessive à la corrosion. Enfin, son look, qui ne passe pas inaperçu, n’est pas à la hauteur des standards américains..
Bref, la Le Car ne séduit pas ! La Franco-Américaine aura encore droit à un restylage en 1980 et gagnera enfin une version 5 portes un an plus tard. De quoi donner un coup de fouet aux ventes qui atteindront à leur apogée 37 000 unités en 1982. Cependant, il est trop tard, la Le Car est en fin de carrière. En 1983, la citadine quitte le catalogue sans remplaçante, Renault ne souhaitant pas réitérer l’opération avec l’arrivée de la future Supercinq en 1984.Cela ne signifiait pas la fin des activités du constructeur au losange aux États-Unis, puisque la R9 et la R11 feraient carrière sous les noms respectifs d’Alliance et Encore jusqu’en 1987, date à laquelle Renault vendit AMC à Chrysler et quitta définitivement ce redoutable marché.
Plus de Renault mais un retour grâce à Alpine
Si les Américains ne pourront pas se procurer la nouvelle R5 électrique, ils pourront à l’avenir prendre le volant d’une Alpine. En effet, la marque ambitionne de conquérir ce marché d’ici 2026 grâce à sa gamme 100% électrique.mais il n’emportera pas avec lui le nouveau A290…basé sur le R5.