Pourquoi Peugeot va vendre des voitures électriques chinoises : reportage exclusif aux côtés de Carlos Tavares
Les voitures électriques chinoises ont une telle avance que le groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat…) a décidé de passer un accord avec cette concurrence.
En septembre, elle déploiera deux modèles de voitures électriques avec son partenaire chinois Leapmotor dans neuf pays européens, dont la France.
Une équipe de TF1 a pu suivre Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis, lors d’un déplacement à Hangzhou, en Chine.
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La voiture électrique, le véhicule de demain ?
Une affaire en or pour Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis, qui vient en Chine « une croissance rentable ». Le constructeur automobile s’apprête à ouvrir les portes de l’Europe à la start-up chinoise Leapmotor, pour mieux se positionner sur le secteur de la voiture électrique. Alors qu’un nouveau modèle vendu sur deux est électrique en Chine, les Occidentaux doivent rattraper leur retard technologique, quitte à accélérer le développement de leurs nouveaux alliés chinois en Europe.
Il vaut mieux profiter de cette compétitivité
Il vaut mieux profiter de cette compétitivité
Carlos Tavares
« De toute façon, ils auraient été là, avec ou sans nous. Il vaut donc mieux profiter de cette compétitivité en ayant une coentreprise que nous détenons à 51 %. Cela nous permet d’envisager la prochaine étape », argumente Carlos Tavares, interviewé dans le reportage en tête de cet article à Hangzhou, en Chine, où une équipe de TF1 a pu le suivre lors d’un rendez-vous crucial. Et d’ajouter : « Nous gagnerons facilement cinq ans » avec cet accord, au profit notamment de Peugeot, Citroën et Fiat.
Les deux partenaires livreront leurs premières voitures électriques sur le marché européen en septembre, ont indiqué mardi 14 mai les dirigeants de cette joint-venture. Le groupe Stellantis devient un cheval de Troie pour Leapmotor. « Nous avons ici une situation gagnant-gagnant. Leapmotor bénéficiera de notre empreinte industrielle s’il faut contourner un certain nombre de barrières douanières », dit Carlos Tavares.
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Les usines chinoises de voitures électriques sont surdimensionnées pour leur marché intérieur. Carlos Tavares, de son côté, veut s’intéresser à l’assemblage des batteries, nerf de la guerre des prix des voitures électriques. Les composants électroniques coûtent moins cher en Chine grâce à des armées d’ingénieurs dont la mission principale est de réduire les coûts.
Leur méthode : simplifier au maximum les véhicules, une voiture électrique chinoise comportant un tiers de pièces en moins qu’une voiture européenne. « Avec 9 millions de voitures électriques fabriquées ici en Chine l’année dernière, notre industrie se développe à une vitesse vertigineuse, ce qui entraîne une réduction considérable des coûts. Un avantage par rapport aux voitures produites à l’étranger”explique Zhu Jiangming, fondateur et directeur général de Leapmotor.
Deux modèles lanceront l’offre : le petit T03, avec son autonomie limitée à 265 kilomètres, et le plus classique SUV C10. Deux berlines et deux SUV devraient suivre dans les années à venir.