Margaux Fodéré / Crédits photos : ROMAIN DOUCELIN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
C’est un chantier fiscal que le gouvernement sortant laisse derrière lui, et que le prochain ministre de l’Economie pourrait reprendre. Alors que la taxe sur les énergéticiens a rapporté bien moins que prévu en 2023, Bercy planche sur une version améliorée. Victime directe : EDF. Victime indirecte : nous, les consommateurs.
C’était en juin dernier, le ministre de l’Économie promettait une baisse de 10 à 15 % de la facture d’électricité des Français d’ici début 2025… À peine quelques mois plus tard, la promesse s’effrite. Selon les informations d’Europe 1, le gouvernement sortant laisse dans un carton un projet de taxe sur les outils de production de plus de 260 mégawatts. En clair : il s’agit des plus grosses centrales du parc français, dont la plupart appartiennent à EDF.
« Cela n’a aucun sens »
EDF, dont la marge de manœuvre est pourtant très limitée, s’agace Nicolas Goldberg, expert énergie chez Colombus Consulting. « Le premier producteur impacté sera EDF, alors qu’ils ont fait des résultats catastrophiques en 2022, et qu’ils n’ont toujours pas remboursé la dette… et qu’on leur demande de doubler leurs investissements. Cela n’a aucun sens », explique-t-il.
Et EDF sera contraint de répercuter cette hausse de taxe. Alors qu’elle représente déjà une part importante de la facture énergétique, rappelle Jacques Percebois, professeur émérite à l’université de Montpellier. « La Cour des comptes, dans son récent rapport, soulignait que les taxes sur l’énergie représentent déjà 40 % des factures des ménages », déplore-t-il. Par ailleurs, la Cour des comptes appelle à repenser la fiscalité de l’énergie, pour la rendre plus acceptable socialement. Pour de nombreux experts, ce projet de taxation enverrait au contraire un très mauvais signal.
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