Pour rappel, l’hôtel à l’angle des rues Foch et Samonzet est fermé depuis le 10 novembre. Il a été vendu, fin 2023, par la famille Touyarot au groupe CIR (Société de Restauration Immobilière), qui développera 51 chambres. des logements là-bas. Avant les travaux, le directeur a dû vider les lieux. Un événement rare que les Palois, s’ils suivent l’exemple des professionnels, ne devraient pas manquer.
Découvrez l’hôtel de la rue Foch
À moins d’avoir suivi une formation, accompagné un visiteur ou passé la nuit après un dégât des eaux vous empêchant de dormir chez vous, il est rare que les habitants de la cité royale aient déjà poussé la porte du Conti. Ce débarras hôtelier est donc l’occasion de découvrir cet établissement qui a vu passer Raimu et Nina Simone. « Est-ce votre première fois ici? » se demande le réalisateur. Vous auriez dû le voir avant. Là, on a tout sorti. » Le faste de ce palais Belle Époque construit en 1914 se ressent encore : du vitrail de Mauméjean face à l’entrée de l’hôtel jusqu’à la verrière Art Déco en passant par les moulures du salon.
Le public pourra déambuler dans les salons du rez-de-chaussée et même gravir les quatre étages et ouvrir les portes des 70 salles. « Nous avons démonté les petits éléments, comme les lampes de chevet ou les cadres, mais le reste est toujours en place », explique le réalisateur.
Pièces abordables
Pour les amateurs de meubles anciens, ce débarras hôtelier est une véritable aubaine. Des bureaux à 30 euros, des sets de deux lampes de chevet à 20 euros, un fauteuil crapaud à 5 euros, des chaises design des années 70 à 25 euros… « Franchement, les prix sont très raisonnables. Et nous pourrons les revendre à des prix équitables aussi », estime Moïse Soules, brocanteur « depuis quatre générations ». Vendredi, il est arrivé à 9 heures du matin et était encore en train de charger son camion à midi. « Il y avait des pièces intéressantes », avoue-t-il, montrant « de très beaux lustres en cristal », un meuble peint de style Louis XV ou encore une grande bibliothèque Henri II.
Et si certains objets ont déjà disparu des lieux, comme les porte-manteaux perroquets qui se sont envolés en quelques heures, il en restera toujours de quoi satisfaire les envies de souvenirs des Palois nostalgiques…
L’établissement sera ouvert au grand public, samedi et dimanche de 9h à 12h et de 14h à 19h.
L’émotion des derniers clients
Ces derniers jours, le patron de Conti a ressenti à plusieurs reprises des frissons en répondant aux clients. Comme lorsqu’une Paloise de 75 ans réservait une chambre pour ses 50 ans de mariage. « Elle a emmené son mari dîner en ville et puis, au lieu de rentrer chez eux, ils sont restés à l’hôtel comme s’ils étaient la nuit de noces », admet-il.
Une autre dame a fondu en larmes lorsqu’elle a appris la fermeture de l’hôtel. «C’était le lieu où toute la famille se réunissait une fois par an», a-t-elle expliqué au directeur.