Le fabricant d’objets d’art horlogers rejoint le giron de la division Montres du groupe de luxe.
Avions, vaisseaux spatiaux, fusées, voitures de course, robots, araignées et même le fusil Winchester… L’Épée 1839, dont le groupe LVMH a annoncé le 25 juin le rachat de Swiza, la maison mère, est la fabrication du plus atypique rêves horlogers. Fondée en 1839 par Auguste L’Épée, dans la région de Besançon, en France, et basée depuis 2008 à Delémont, dans le Jura suisse, elle rassemble plus de 80 designers, ingénieurs, horlogers, mécaniciens et collaborateurs aux côtés d’Arnaud Nicolas, son président et directeur créatif. Ses horloges contemporaines réalisées à la main sont en quelque sorte des jouets horlogers pour les plus grands. Des objets de luxe destinés – comme autrefois les pendules d’officiers et de voyage – à ajouter une touche de beauté, d’originalité et de complexité au coin d’un bureau ou à un salon design.
Cette manufacture unique, qui a fourni les horloges murales du Concorde, est en effet le leader incontesté de la fabrication d’objets d’art mécaniques aux complications extrêmes : quantièmes perpétuels, tourbillons, aiguilles rétrogrades, etc. Ces « ohni », objets horlogers non identifiés, ont conquis les amoureux des belles œuvres du monde entier, qui retrouvent en eux le même savoir-faire et le même savoir-faire artisanal que dans leurs garde-temps préférés. D’ailleurs, l’année dernière, l’entreprise vieille de 185 ans a reçu le Prix de l’Horloge Mécanique au Grand Prix de l’Horlogerie de Genève pour sa Time Fast II Chrome, une horloge en forme de voiture de course des années 1960.
Mais pourquoi acheter cette usine d’horlogerie ? » Plusieurs maisons du groupe avaient déjà, séparément, fait appel à L’Épée 1839, avec des créations plébiscitées par leurs clients respectifs : Tiffany & Co., avec une horloge en forme de taxi new-yorkais ; La Fabrique du Temps Louis Vuitton, avec une montgolfièreexplique Frédéric Arnault, président-directeur général de la division horlogère de LVMH. Ce sera également bientôt le cas de TAG Heuer, avec un projet en cours dans le monde automobile. Cette manufacture possède un véritable savoir-faire en matière de complications, une capacité inégalée à les transposer en trois dimensions dans des créations à la fois horlogères et décoratives. »
Un taxi jaune new-yorkais
Ainsi, le taxi jaune new-yorkais des années 50, revisité en bleu turquoise pour Tiffany & Co, a été l’un des succès de ventes de Noël dernier dans les boutiques du célèbre joaillier de la Cinquième Avenue. Une horloge Tiffany Taxi Swiss Made de 47 cm de long, animée par deux mouvements indépendants (l’un donnant l’heure et disposant d’une réserve de marche de huit jours, et l’autre entraînant le moteur), et proposée à 62 000 €. « C’est selon moi une maison unique, la seule aujourd’hui à pouvoir autant s’adapter à l’univers de chaque marque, et à présenter un tel potentiel de développement.estime Frédéric Arnault.Son succès ces dernières années a été véritablement exceptionnel, et les possibilités de collaborations avec nos différentes maisons sont infinies. Au sein du pôle horloger de LVMH, L’Épée 1839 va pouvoir prendre son envol et se développer, tout en continuant à œuvrer pour ses clients actuels.»