Pourquoi l’OMS convoquera son comité d’urgence ce mercredi
Après l’agence sanitaire de l’Union africaine mardi 13 août, c’est au tour de l’Organisation mondiale de la santé de se réunir ce mercredi pour relever ou non le niveau d’alerte face à l’épidémie de monkeypox.
Deux ans après, l’OMS va-t-elle à nouveau décréter l’alerte maximale ? Le comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé se réunit ce mercredi 14 août pour évaluer s’il faut décréter le niveau d’alerte le plus élevé face à l’épidémie de mpox, également appelée variole du singe ou monkeypox, qui sévit actuellement dans plusieurs pays africains.
« Le comité me conseillera sur la question de savoir si l’épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale et, si tel est le cas, sur les éventuelles recommandations temporaires à formuler », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur X, anciennement Twitter.
Déjà une « urgence de santé publique » pour le CDC Afrique
Au total, 38.465 cas de la maladie ont été enregistrés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, avec 1.456 décès, dont une augmentation de 160% des cas en 2024 par rapport à l’année précédente, selon les données publiées la semaine dernière par l’agence sanitaire Africa CDC.
C’est pourquoi le CDC Afrique a déclaré mardi une « urgence de santé publique », soit son niveau d’alerte le plus élevé. « Le MPOX a désormais traversé les frontières, affectant des milliers de personnes à travers notre continent (…) J’annonce, le cœur lourd mais avec un engagement indéfectible envers notre peuple, envers nos citoyens africains, que nous déclarons le MPOX une urgence de santé publique continentale », a déclaré le président du CDC Afrique, Jean Kaseya, lors d’une conférence de presse.
Cette annonce permettra notamment de débloquer des fonds pour l’accès aux vaccins et d’avoir une réponse continentale, avant que l’OMS ne statue ce mercredi.
L’« urgence de santé publique de portée internationale » est l’alerte la plus élevée que puisse déclencher l’OMS. Elle avait déjà été décrétée en juillet 2022 face à la flambée des cas dans le monde, puis levée moins d’un an plus tard, en mai 2023.
Une nouvelle souche
Mais l’Afrique est confrontée à la propagation d’une nouvelle souche du virus, détectée en République démocratique du Congo (RDC) en septembre 2023 et baptisée « Clade Ib », plus mortelle et plus transmissible que les précédentes.
Des cas ont été signalés dans diverses zones du continent (Maroc, Égypte, Soudan, Côte d’Ivoire, Libéria, Nigéria, RDC, Rwanda, Kenya, Mozambique, Afrique du Sud, etc.).
Selon le CDC Afrique, le taux de mortalité du virus est supérieur à 3% et les enfants de moins de 15 ans sont les plus touchés, représentant au moins 60% des cas.
La MPOX est une maladie virale qui se transmet des animaux aux humains, mais qui se transmet également par contact physique étroit avec une personne infectée par le virus. La « clade Ib » provoque des éruptions cutanées sur tout le corps, alors que les souches précédentes se caractérisaient par des éruptions cutanées et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
En France, le nombre de cas déclarés chaque mois en 2024 a « sensiblement diminué par rapport à 2022, cependant le virus continue de circuler discrètement », a indiqué Santé publique France le 31 juillet. Du 1er janvier au 30 juin, 107 cas ont été détectés.