Pourquoi l’OMS a déclaré l’épidémie de mpox en Afrique « une urgence de santé publique de portée internationale »
La mobilisation contre le mpox (anciennement monkeypox, variole du singe) s’intensifie. Sur les conseils d’un groupe d’experts, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus – a déclaré « Docteur Tedros » –, a décidé, mercredi 14 août, de décréter une urgence de santé publique de portée internationale (USPI) contre la maladie qui sévit depuis le début de l’année dans plus de dix pays africains.
Il s’agit du niveau d’alerte le plus élevé de l’organisation, qui l’utilise pour la deuxième fois contre cette maladie depuis 2022. D’autres épidémies ont fait l’objet de déclarations d’urgence : la grippe H1N1 (2009-2010), Ebola (2013-2016 puis 2019-2020), la polio depuis 2014, le virus Zika (2016) et le Covid-19 (2020-2023). Le PHEIC permet notamment à l’organisation onusienne de prioriser davantage ses ressources contre la mpox, alors que son budget très limité est défini en mai lors de son assemblée annuelle. C’est aussi le seul outil dont elle dispose pour mobiliser en urgence tous ses pays membres en situation de crise.
Le Dr Tedros a justifié cette décision lors d’une conférence de presse mercredi soir par : « la détection et la propagation rapide d’un nouveau clade (une souche virale) dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), sa détection dans les pays voisins qui ne l’avaient pas signalé auparavant et son potentiel de propagation en Afrique et au-delà ».
Ce nouveau clade, appelé « 1b »Le virus a été identifié pour la première fois en septembre 2023 dans la région minière de Kamituga, au Sud-Kivu. Depuis, il s’est propagé dans quelques pays voisins jusque-là épargnés par la maladie : le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda, où quelque 90 cas ont été recensés ces derniers mois.
Plus de 17 000 cas probables depuis le début de l’année
Depuis le début de l’année, plus de 17 000 cas probables ont été recensés dans plus de treize pays, avec 517 décès à ce jour, principalement en République démocratique du Congo (RDC). Il s’agit d’une accélération de l’épidémie par rapport aux plus de 7 000 cas enregistrés en 2022 et près de 15 000 cas en 2023. « Ce n’est que la pointe de l’iceberg si l’on considère les nombreuses faiblesses en matière de surveillance, de tests en laboratoire et de recherche des contacts. »Africa CDC commente dans un communiqué de presse.
« C’est une situation qui devrait nous concerner tous. »a ajouté le Dr Tedros, précisant : « L’OMS s’engage à coordonner la réponse mondiale dans les jours et les semaines à venir, en travaillant en étroite collaboration avec chaque pays touché et en tirant parti de sa présence sur le terrain, pour prévenir la transmission, traiter les personnes infectées et sauver des vies. ».
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