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pourquoi l’oignon vert est-il devenu un symbole de contestation politique?

pourquoi l’oignon vert est-il devenu un symbole de contestation politique?

En tentant de simuler une visite dans une épicerie, le président Yoon Suk Yeol a fait de cet incontournable de la cuisine locale un objet de protestation. À tel point qu’il est désormais interdit dans les bureaux de vote pour les élections législatives qui se tiendront le 10 avril en Corée du Sud.

Un bricolage politique et une campagne qui devient incontrôlable. Alors que les élections législatives se tiendront ce mercredi 10 avril en Corée du Sud, les électeurs du « Pays des matins frais » auraient dû s’inquiéter de la politique étrangère, de l’économie ou des missiles à tête nucléaire que pointe le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. leur direction.

Pourtant, depuis plusieurs semaines, ce sont les oignons verts, ingrédient incontournable de la cuisine locale, qui sont au centre des discussions. La faute à une gaffe du président conservateur Yoon Suk Yeol qui a ravi les internautes et propulsé le légume au rang de symbole de ralliement de l’opposition.

« Prix raisonnable »

Tout a commencé le 18 mars, lorsque Yoon Suk Yeol, dont le parti tente de reprendre le contrôle du Parlement, s’est rendu officiellement dans un magasin de fruits et légumes à Séoul pour constater les prix des denrées alimentaires, l’inflation des produits alimentaires étant l’une des principales causes. préoccupations des électeurs.

En inspectant un bouquet d’oignons verts, ce dernier a déclaré : « J’ai visité de nombreux marchés et 875 wons (60 centimes d’euro) car c’est un prix raisonnable ».

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol devant plusieurs bottes d'oignon vert, le 18 mars 2024
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol devant plusieurs bottes d’oignons verts, le 18 mars 2024 – YONHAP / AFP

Sauf qu’un bouquet d’oignons verts est généralement vendu trois à quatre fois plus cher en Corée du Sud. Les médias locaux ont alors découvert que le magasin, informé à l’avance, avait volontairement baissé ses prix juste avant la visite du président.

Le hoquet embarrassant a déclenché une avalanche de mèmes en ligne. La gauche n’a pas tardé à affirmer que le chef de l’Etat de 63 ans vivait déconnecté de la réalité. Et les candidats de l’opposition n’ont pas tardé à brandir des oignons verts lors de leurs meetings électoraux.

Le chef du principal parti d’opposition sud-coréen, Lee Jae-myung, brandit des oignons verts le 5 avril 2024 lors d’un événement de campagne pour les élections législatives. -YONHAP/AFP

Pas d’oignons autorisés

Les Sud-Coréens ont eu la possibilité de voter par anticipation vendredi 5 et samedi 6 avril, ce que 13,8 millions d’électeurs sur 44,2 millions ont choisi de faire.

Inquiète, la Commission électorale nationale (CNE) a annoncé samedi l’interdiction des oignons verts à proximité des bureaux de vote, craignant une « ingérence dans les élections ».

« L’expression des opinions politiques doit être respectée autant que possible, mais détourner une certaine chose de sa fonction initiale pour en faire un moyen d’expression est susceptible d’affecter le vote », a justifié la Commission dans un communiqué.

La décision a déclenché une hilarité généralisée et une nouvelle avalanche de mèmes moqueurs sur les réseaux sociaux en langue coréenne au cours du week-end. La décision de la Commission a également déclenché une ruée vers tout ce qui ressemble, même de loin, à un oignon vert, dans le but de défier l’interdiction.

Certains électeurs ont cependant commencé à publier sur les réseaux sociaux des photos d’eux-mêmes tenant des oignons verts dans les bureaux de vote, accompagnées de hashtags tels que #onionsverts875wons.

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