Il y a un an, elles étaient au plus mal. Mais cette année, l’état des nappes phréatiques « est très satisfaisant sur la majeure partie du territoire », indique le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), le service géologique national qui surveille le remplissage des nappes phréatiques tout au long de l’année. Dans un état des lieux réalisé lundi à partir des données du 31 août, le BRGM relève que 70 % des nappes phréatiques sont au-dessus des moyennes mensuelles. Seules 17 % sont en dessous de la normale, contre 62 % à la même période en 2023.
Du Poitou à la Lorraine, des Hauts-de-France au bassin aquitain, de la Bretagne à la Bourgogne-Franche-Comté, les pluies abondantes de l’hiver et du printemps derniers ont généré des recharges hivernales excédentaires, et donc permis aux nappes phréatiques d’atteindre des niveaux élevés à très élevés en fin d’été.
Le Languedoc dans le rouge
Certaines nappes phréatiques affichent toutefois des niveaux alarmants dans des zones où il n’y a pas eu de précipitations en hiver ou au printemps, et généralement depuis plusieurs années. Ainsi, « les nappes du littoral du Roussillon, du Languedoc, du Cap Corse et de la côte est de la Corse enregistrent des niveaux bien inférieurs aux normales mensuelles », indique le BRGM. Dans les Pyrénées-Orientales et en Corse, l’état des nappes est encore plus alarmant qu’il y a un an.
Les relevés montrent également que certaines nappes dites « inertielles », notamment en Beauce, dans le sud de l’Alsace, en Bresse-Dombes et dans le Dijonnais, ont réagi très lentement aux pluies tombées au printemps. Les précipitations ne leur étant parvenues que plusieurs semaines plus tard, elles présentent aujourd’hui des niveaux modérément bas.
Des niveaux en baisse
La nappe phréatique a toutefois commencé à se vider. C’est-à-dire que malgré des remplissages particulièrement élevés par rapport aux moyennes des années précédentes, la quasi-totalité des nappes (86%) affichent des niveaux en baisse par rapport aux deux mois précédents. Mais cette situation n’est pas alarmante, et est même « normale pour la saison », explique le BRGM.
En effet, « les pluies d’été sont rarement efficaces pour recharger les nappes phréatiques : l’eau qui parvient à pénétrer dans le sol est presque entièrement reprise par la végétation et ne s’infiltre que très peu en profondeur », souligne le service géologique. Ce drainage devrait se poursuivre jusqu’à la mi-automne.
Rien ne garantit que les nappes phréatiques resteront saines pour la saison 2024-2025. Tout dépendra des précipitations des prochains mois, pour lesquelles aucun scénario météorologique n’a émergé pour l’instant. Le BRGM se contente d’indiquer que « les prévisions saisonnières de Météo-France pour les mois de septembre, octobre et novembre sont favorables à des températures supérieures à la normale sur l’ensemble du territoire et à des conditions plus sèches que la normale dans le sud ». Pas très rassurant.
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