Pourquoi l’État belge est-il poursuivi pour crimes contre l’humanité ?
Encore un crime de la colonisation, l’histoire sordide des enfants enlevés de force à leur mère pendant la colonisation belge refait surface. Le procès en appel intenté par cinq femmes contre l’État belge pour crimes contre l’humanité s’ouvre ce lundi pour deux jours, après que le tribunal ait rejeté leur requête en première instance en 2021.
20 000 enfants enlevés de force
Ces cinq femmes ont été qualifiées de « mulâtres » par l’État belge, c’est-à-dire des enfants nés de l’union d’une Belge et d’une Congolaise. Enfants de la honte et du « péché », comme les appelait alors l’Église, ce qui a contribué à leur enlèvement et à leur placement en mission auprès de l’État colonisateur.
Ces enfants, estimés à 20 000 au total, ont été enlevés de force à leur mère et placés dans ces missions, au Congo, mais aussi au Rwanda ou au Burundi, toutes colonies belges. Des documents des archives coloniales, produits par les avocats des plaignants, font état d’un système étatique d’organisation de l’enlèvement des enfants et de leur placement dans des missions éloignées de leur lieu de naissance.
Les cinq plaignants étaient âgés de 2 à 4 ans entre 1946 et 1950, date de leur enlèvement. Le tribunal avait rejeté leur demande au motif que le crime contre l’humanité n’était pas qualifié à cette époque, ce qu’ils contestent puisqu’il a été juridiquement établi après les procès de Nuremberg. En 2019, le Premier ministre belge, Charles Michels, avait présenté des excuses au nom de l’État belge, mais aucune réparation n’avait été adoptée.
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