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Pourquoi les ventes de voitures ne sont plus si importantes pour Volkswagen

Le géant automobile allemand Volkswagen s’apprête à bouleverser son modèle économique vieux de plusieurs siècles. Exit les ventes de voitures neuves, place à l’ère des abonnements.

Volkswagen ID.7 Tourer Pro S // Crédit : Volkswagen

Ces dernières années, Volkswagen a dû faire face à une série de défis qui ont mis à mal sa position de leader. L’électrification massive de sa gamme, qui était censée être son ticket d’entrée vers l’avenir de l’automobile, s’est heurtée à des obstacles imprévus.

Le projet Trinity, considéré par l’entreprise comme le « modèle du futur », a pris du retard. La raison ? Des problèmes de développement de logiciels, nouveau centre névralgique de l’industrie automobile moderne.

Une transformation nécessaire, afin de répondre aux exigences de l’Union européenne pour l’année 2035.

Ces retards ne sont pas anodins. Dans un marché où l’innovation est reine, chaque retard se traduit par une perte de parts de marché et une baisse de revenus. Face à cette situation, VW a dû se rendre à l’évidence : son modèle de vente de voitures traditionnel n’est plus adapté aux réalités du marché actuel.

L’abonnement : la solution miracle ?

Pour se remettre sur les rails, Volkswagen s’inspire du monde du logiciel et de ses « en tant que service« L’idée est simple, mais révolutionnaire dans le monde de l’automobile : ne plus vendre de voitures, mais les proposer sous forme d’abonnement.

Concrètement, comment ça marche ? Une application mobile, quelques clics, et voilà, vous avez accès à un véhicule VW. Pas besoin de vous soucier de l’entretien, des réparations ou même de la revente. Tout est inclus dans votre abonnement.

Ce modèle, appelé  » Véhicule à la demande« , présente plusieurs avantages pour VW :

  1. Contrôle total sur l’utilisation et les prix des véhicules.
  2. Des revenus récurrents et prévisibles (le Saint Graal de toute entreprise).
  3. Maîtrise de l’entretien, réalisée uniquement dans les ateliers partenaires VW.

Christian Dahlheim, directeur de VW Financial Services, ne cache pas son enthousiasme : « Une contribution significative aux bénéfices peut ainsi être apportée. » .

La nouvelle plateforme en question sera lancée en 2025, via la filiale VW Financial Services.

Version voiture Big Brother ?

Mais attention, cette approche a aussi son revers : ce nouveau modèle donnera à VW un accès complet à toutes les données de la voiture et, par extension, à de nombreuses informations sur ses clients. Nous savons alors tout sur la voiture et beaucoup de choses sur les clients. »explique Christian Dahlheim sans détour.

Cette collecte massive de données soulève évidemment des questions éthiques. Jusqu’où ces informations seront-elles utilisées ? Comment seront-elles protégées ? VW promet d’utiliser ces données pour améliorer ses services et optimiser son offre, mais la frontière entre personnalisation et intrusion est parfois ténue.

L’IA au service du profit

Volkswagen ne compte pas s’arrêter là dans sa quête de rentabilité. L’entreprise compte utiliser l’intelligence artificielle pour analyser les marchés européens et calculer automatiquement des prix optimisés. L’objectif ? Maximiser les profits, bien sûr.

 » L’Europe doit payer » dit Christian Dahlheim sans détour.  » Un levier de prix important est crucial. Il doit être largement supérieur à quatre chiffres.  » Une déclaration qui risque de faire grincer des dents plus d’un consommateur européen.

La fin de la voiture personnelle ?

Cette stratégie de VW soulève une question fondamentale : assistons-nous à la fin de la voiture personnelle telle que nous la connaissons ?

D’un côté, ce modèle d’abonnement pourrait rendre la mobilité plus accessible et plus flexible. Plus besoin d’investir des sommes colossales dans l’achat d’un véhicule, ni de se soucier de sa dépréciation ou de son entretien.

D’autre part, elle marque un changement profond dans notre rapport à l’automobile. La voiture, longtemps symbole de liberté et d’indépendance, deviendrait un service comme un autre, contrôlé de A à Z par le constructeur.

Côté électrique, le groupe allemand basé à Wolfsburg dispose déjà d’une gamme complète, qui va de l’ID.3 à l’ID. Buzz, que nous avons testé récemment, en passant par l’ID.7. Il est également question d’une berline, rivale de la Tesla Model 3.


Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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