Pourquoi les retraités japonais veulent aller en prison pour mettre fin à leurs jours

La prison plutôt que la liberté. C’est une tendance qui se poursuit au Japon chez les personnes âgées, nous a indiqué samedi CNN. Les hommes et les femmes les plus démunis se sentent plus en sécurité derrière les barreaux, indique le média américain qui a visité une prison pour femmes au nord de Tokyo.

Spécialisé dans le vol

Les journalistes ont rencontré une femme de 60 ans. C’est son deuxième séjour en prison pour vol de nourriture. Un acte qu’elle ne regrette pas. « Si j’avais été financièrement stable et eu un style de vie confortable, je ne l’aurais certainement pas fait », a témoigné le Tokyoïte. Lorsqu’elle est passée à l’action, la Japonaise n’avait plus que 40 dollars (38 euros) en poche. En 2022, plus de 80 % des détenues âgées du pays étaient incarcérées pour vol, selon les chiffres du gouvernement.

La pauvreté est une maladie de la vieillesse au Japon. 20% des plus de 65 ans de l’archipel vivent dans la pauvreté contre 14,2% en moyenne dans les 38 pays membres de l’OCDE selon l’organisation.

Pourquoi ce choix

« Il y a des gens qui viennent ici parce qu’il fait froid ou parce qu’ils ont faim », résume Shiranaga, le gardien de prison. Les prisonniers qui tombent malades « peuvent bénéficier de soins médicaux gratuits pendant leur incarcération, mais une fois libérés, ils doivent les payer eux-mêmes, c’est pourquoi certains souhaitent rester ici le plus longtemps possible ».

Le nombre de détenus âgés de 65 ans ou plus a presque quadruplé entre 2003 et 2022. Cela a des conséquences sur le personnel pénitentiaire. « Il faut désormais changer leurs couches, les aider à se laver, les nourrir », explique Shiranaga, qui envisage de travailler quasiment « dans une maison de retraite ».