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pourquoi les prix à la pompe repartent à la hausse depuis le début de l’année 2024

Cette hausse des prix observée en France depuis janvier est liée aux tensions géopolitiques qui ébranlent les cours du pétrole.

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Une station service à Paris le 18 janvier 2024. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

Après une baisse significative des prix au dernier trimestre 2023, le vent s’est inversé pour les automobilistes et les consommateurs. Sans atteindre les prix historiques de février et mars 2022, les carburants se rapprochent de nouveaux sommets dans les stations-service. Cette flambée des prix est commune à tous les carburants, selon les dernières données publiées par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, vendredi 5 avril.

En quatre mois, le prix du sans plomb 98 a atteint 1,98 euro le litre, contre 1,85 début janvier. Sans plomb 95-E10, atteint 1.90 euro, soit une augmentation de 13 centimes. Le sans plomb 95 a connu un rebond similaire, atteignant 1,93 euro. Quant au diesel, il s’établit à 1,79 euro le litre, contre 1,73 en début d’année.

Les tensions géopolitiques créent une incertitude sur les marchés

Le prix à la pompe est en partie déterminé par le prix du pétrole. « Si l’on décompose le prix du carburant, on retrouve plusieurs tranches : d’abord le prix du pétrole brut, puis celui du raffinage. À tout cela, il faut ajouter la marge de distribution et les impôts. » prises par l’Etat, précise Céline Antonin, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques.

En Europe, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, fixé par le marché international, n’a cessé de s’envoler depuis décembre, atteignant 91 dollars (84,80 euros) le baril, rapporte l’IFP Énergies Nouvelles, ancien Institut français du pétrole. « C’est cet effet pétrole qui se répercute sur les prix à la pompe, puisque la part des marges et des taxes reste stable »note Céline Antonin.

Depuis janvier, « Le Brent a augmenté de plus de 18 % »explique l’organisation dans une note publiée lundi 8 avril. Ces fluctuations sont provoquées par l’actualité internationale, notamment les guerres entre l’Ukraine et la Russie et entre Israël et le Hamas. « Il y a une géopolitique de l’approvisionnement qui est très tendue avec les conflits au Moyen-Orient, les attaques contre les raffineries survenant notamment en Russie et les attaques en mer Rouge.« , analyse Céline Antonin. « Tous ces événements exercent une pression sur les prix. »

Plusieurs pays exportateurs ont volontairement réduit leur production

Une stratégie coordonnée de plusieurs pays producteurs alimente également cette spirale inflationniste. Début mars, l’Arabie saoudite, la Russie et plusieurs pays exportateurs regroupés dans le cadre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont prolongé leurs réductions volontaires jusqu’à mi-2024 pour tenter de soutenir les prix.

Le ministère saoudien de l’Energie a annoncé le 3 mars une réduction de sa production d’un million de barils par jour pour la période d’avril à juin. Moscou a de son côté prévenu d’une baisse de 471.000 barils par jour de sa production. «Cette non-augmentation de l’offre pèse sur l’équilibre offre-demande», soutient Céline Antonin. « Vous avez d’un côté une demande qui va augmenter de 1,5% cette année, et de l’autre une offre de 0,9%. Un différentiel se crée, augmentant mécaniquement les prix..

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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