Depuis plus d’une semaine, les pompiers professionnels de la métropole de Lyon et du Rhône sont en « grève illimitée ». Revalorisation du pouvoir d’achat, mise en place d’un plan de recrutement et suppression d’une prime au logement… Ils dénoncent des engagements non tenus de la part des supérieurs, alors qu’ils ont rempli les leurs, notamment lors des JO de Paris 2024 « malgré l’annulation des vacances ».
Mercredi, environ 300 personnes bloquaient le périphérique avant de se rendre à la gare Part-Dieu. « En dix ans, les interventions sont passées de 90 000 par an à plus de 140 000, sans augmentation des effectifs, bien au contraire », affirmait le syndicat sudiste lors de cette action.
«Premier mouvement de grève historique pour les pompiers»
Ce jeudi, des cadres se joindront au mouvement pour un rassemblement devant le siège du Service départemental et métropolitain d’incendie et de secours (SDMIS). Une action « historique ». Si les mouvements sociaux ont déjà été menés par les pompiers, il est plutôt rare de voir les directions s’y joindre.
« Je travaille dans le service depuis plus de huit ans et je ne me souviens même pas d’avoir entendu parler d’une grève des pompiers », constate un membre d’Avenir Secours, le syndicat majoritaire dans la direction. . Habituellement, les conflits sont « résolus différemment ». « Nous n’avons jamais été obligés d’en arriver là », souligne le syndicat.
Avant d’ajouter : « Il s’agit du premier mouvement de grève historique des cadres du SDMIS. Si nous sommes là, c’est pour exprimer notre mécontentement et notre sentiment de manque de reconnaissance de la part de nos financiers, du département et de la métropole de Lyon. Et nous voulons aussi donner du poids au mouvement. Le sujet le mérite, l’écoute est importante derrière. »
Les pompiers attendent du « monde » pour ce rassemblement qui doit permettre « un échange » avec la direction. De son côté, Zémorda Khelifi, présidente du SDMIS, a assuré, à travers un communiqué fin septembre, qu’elle était « déterminée à rechercher des conditions favorables à la poursuite de la mise en œuvre du protocole d’accord initié en 2024, pour l’année ». 2025′, concernant le bonus logement.
Les attentes de l’État
Concernant les autres revendications, les préoccupations et les solutions sont nationales. « La question du financement des services d’incendie et de secours et de la fragilité de notre modèle de sécurité civile est au cœur des discussions de Beauvau sur la sécurité civile, initiées fin avril 2024, puis interrompues ces derniers mois en raison de l’actualité nationale », a rappelé le président du SDMIS.
Zémorda Khelifi a ainsi demandé à l’Etat de « prendre ses responsabilités ». « Il doit apporter des solutions concrètes aux difficultés rencontrées par les services d’incendie et de secours dont les missions ont évolué ces dernières années pour répondre aux conséquences du changement climatique et aux nouvelles missions liées au secours et aux soins d’urgence », a-t-elle insisté. Avant de réaffirmer sa « pleine mobilisation » pour « procéder aux évolutions nécessaires (du) modèle de Sécurité civile, au niveau national, avec les financiers du SDMIS et les parlementaires du Rhône ».