Pourquoi les piscines de moins de 10 m² ont la cote chez les Français
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Pourquoi les piscines de moins de 10 m² ont la cote chez les Français

Pourquoi les piscines de moins de 10 m² ont la cote chez les Français

Entre inflation, taux de crédit élevés et nouvelle crise du logement, le marché de la piscine souffre. L’envie d’en posséder un est là mais elle se heurte souvent à la réalité financière. Le nombre de piscines construites a diminué de 16 % en 2023 par rapport à 2022, selon la Fédération des professionnels de la piscine et du spa (FPP). « Le contexte est plus morose, la concurrence des voyages est plus forte», reconnaît Stéphane Figueroa, son président qui rappelle néanmoins que la piscine est un «investissement durable dans le patrimoine des ménages « . Mais cela a aussi un coût : 25 000 euros en moyenne – « le prix d’une citadine» souligne-t-il – pour une surface moyenne de 26 m² (avec une profondeur de 1,5 mètre). Un prix inaccessible pour certains.

C’est pourquoi les petites piscines – que l’on pourrait presque appeler « bassins » – sont de plus en plus appréciées des Français. « Les ventes de piscines de moins de 10 m² continuent d’augmenter depuis le Covid», souligne Stéphane Figueroa. La raison? « Les parcelles sont de plus en plus petites et les Français apprécient les piscines « de ville » pour se rafraîchir ou faire de l’aquagym. C’est pourquoi ils sont de plus en plus fréquents dans les grandes villes comme Lyon ou Marseille.», explique le président du FPP.

Mais ces « couloirs de nage » attirent aussi les Français car avec eux, ils évitent les lourdeurs administratives et bénéficient d’un avantage fiscal. « Les refus des maires de délivrer une déclaration de travaux sont de plus en plus fréquents, notamment en raison de la sécheresse., déplore Stéphane Figueroa qui souligne que l’eau des piscines représente 0,06% de la consommation nationale. Toutefois, une piscine de moins de 10 m² ne nécessite ni permis de construire ni déclaration de travaux et n’est pas soumise à la taxe d’aménagement. A condition qu’il ne se trouve pas à proximité d’un monument historique, d’un site classé ou même d’une zone protégée. Et si tel est le cas, vous devrez attendre l’accord des Architectes des Bâtiments de France et parfois celui de la mairie, avant de faire construire votre piscine. Des détails embarrassants qui peuvent faire dérailler l’opération.

Des constructions « sauvages »

« Nous demandons aux maires de ne pas refuser les déclarations de travaux car ce faisant, ce sont eux qui incitent les particuliers à construire leur piscine de manière « incontrôlée ».», poursuit le président du FPP. Par « manière sauvage », il entend « sans permis de construire ». Toutefois, une piscine non déclarée à la mairie – de plus de 10 m² – peut coûter à son propriétaire une amende comprenant «entre 1 200 euros et un montant qui ne peut excéder soit, en cas de construction d’une surface de plancher, une somme égale à 6 000 euros par m², soit dans les autres cas, un montant de 300 000 euros (article L480-4 du code de l’urbanisme) ». En cas de récidive, le contrevenant risque, en plus de l’amende, six mois de prison. Sachez également qu’au bout de six ans, vous ne pourrez plus être poursuivi mais un tribunal pourra vous contraindre à démolir la piscine – et remblayer le sol – à vos frais, jusqu’à 10 ans après sa construction.

Ces sanctions s’appliquent également en cas de non-déclaration au fisc pour une piscine de plus de 10 m². Car l’administration estime que «tout ajout de construction – donc une piscine – entraîne une augmentation de la valeur locative qui sert de base à l’établissement de la taxe foncière et de la taxe d’habitation (pour les résidences secondaires. » Une piscine augmente la valeur de votre logement et donc la taxe foncière, de 5% à 10% en moyenne, soit entre 50 et 100 euros environ, selon la superficie du logement, la piscine et du taux de taxe foncière appliqué par la commune (qui varie d’une année sur l’autre). Depuis deux ans, les piscines sont dans le viseur de l’administration. En 2023, 140 000 équipements non déclarés ont été détectés grâce à l’intelligence artificielle.

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