pourquoi les mains rouges brandies lors des manifestations pro-palestiniennes font-elles polémique ?

Lors des manifestations pro-palestiniennes à Sciences Po Paris vendredi, des étudiants se sont peint les mains en rouge. Une action qui suscite la polémique, soupçonnée d’être antisémite.

Certains disent que les mains rouges signifient « stop au carnage », quand d’autres « tuons les Juifs », a déclaré le philosophe Raphaël Enthoven sur X. Lors du blocus de Sciences Po Paris vendredi dernier, ces étudiants pro-palestiniens ont aspiré la polémique en manifestant. les mains peintes en rouge.

Ce symbole est souvent utilisé dans les manifestations à travers le monde en signe de révolte contre des dirigeants accusés d’avoir du sang sur les mains, comme cela a été observé lors des manifestations américaines Black Lives Matter.

Mais dans le contexte du conflit israélo-palestinien, les mains peintes en rouge revêtent une signification particulière et sont soupçonnées de véhiculer des idées antisémites.

UNE RÉFÉRENCE AU MASSACRE DES JUIFS

Sur les réseaux sociaux, des montages photos ont souligné le parallèle entre la photo historique d’un jeune Palestinien aux mains rouges, prise le 12 octobre 2000 à Ramallah, et les images des manifestations parisiennes.

Selon Raphaël Enthoven, « les mains rouges sont une référence directe au massacre de deux Israéliens par la population de Ramallah. Pas un appel au cessez-le-feu. Il accuse certains « manipulateurs », parfaitement conscients de la référence, de profiter de l’ambiguïté.

Pour rappel, le 12 octobre 2000, deux réservistes israéliens entraient par erreur dans la ville sous autorité palestinienne. Lynchés publiquement, ces deux individus ont été mutilés et battus à mort par la foule.

L’un des meurtriers, photographié, a crié victoire à la fenêtre du commissariat, les mains ensanglantées en l’air. Depuis, cette scène est devenue l’emblème de la deuxième Intifada.