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Pourquoi les livrets A et LDDS sont beaucoup moins attractifs que l’année dernière

Pourquoi les livrets A et LDDS sont beaucoup moins attractifs que l’année dernière

Il s’agit du produit phare de l’épargne réglementée en France. Toutefois, les Livrets A, comme les Livrets de développement durable et solidaire (LDDS), ont moins attiré les Français au cours du premier semestre 2024.

Juin 2024 a été un mois honorable (1,8 milliard d’euros de collecte nette pour le Livret A et le LDDS). Mais à l’échelle d’un semestre, la comparaison avec l’an dernier n’est pas flatteuse. Entre janvier et juin 2023, les deux livrets ont attiré 34,5 milliards d’euros, un montant plus de deux fois supérieur à celui de la même période cette année.

Performances modérées

Grâce à la hausse des taux d’intérêt, le premier semestre 2023 a marqué des records, mais les livrets sont revenus à des performances plus modérées, ne gonflant que de 15 milliards d’euros de janvier à juin. L’encours total des deux livrets, dont les caractéristiques sont similaires, a atteint 579,9 milliards d’euros au 30 juin, dont 425,5 milliards pour le Livret A, selon les données publiées mardi par la Caisse des dépôts (CDC).

Le taux de ces livrets, porté de 2% à 3% au 1er février 2023, un niveau très attractif par rapport aux autres produits d’épargne proposés par les banquiers et les assureurs, est maintenu à 3% jusqu’à fin janvier 2025.

Le compte d’épargne populaire est de plus en plus populaire

Le Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, connaît une meilleure dynamique. Son encours a progressé de 570 millions d’euros en juin et de 4,5 milliards d’euros depuis le début de l’année, sa deuxième meilleure performance après le record de l’an dernier. L’encours au 30 juin atteint un niveau inédit, à 76,4 milliards d’euros. Cela représente une hausse de 35% sur un an.

Le nombre de détenteurs du LEP a également augmenté de manière significative ces derniers mois : il est d’environ 11,5 millions.

L’ouverture du LEP auprès des quelque 19 millions d’épargnants éligibles en France est un cheval de bataille pour Bruno Le Maire et le gouverneur de la Banque de France. Il existe toutefois un frein à sa démocratisation : seules les personnes déclarant jusqu’à 22 419 euros de revenus imposables pour une personne seule, ou 34 393 euros pour un couple (deux parts) y ont droit.

Une concurrence rude

Quasiment imbattables l’an dernier, les taux des comptes d’épargne réglementés connaissent depuis plusieurs trimestres une concurrence renouvelée.

Le taux de revalorisation moyen des fonds euros d’assurance-vie pour l’an dernier « a sensiblement augmenté », à environ 2,6% (hors impôts et cotisations sociales), explique par exemple une synthèse de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) mardi. Il devrait retomber autour de 2,50% pour cette année, selon le président du cabinet spécialisé Facts & Figures, Cyrille Chartier-Kastler. Les comptes à terme se portent mieux : le taux de rémunération moyen des produits à durée inférieure ou égale à deux ans approche 3,6%.

La Caisse des dépôts et les banques qui se partagent la rémunération de ces livrets d’épargne peuvent s’attendre à verser des intérêts records au tout début de l’année prochaine. Ils pourraient dépasser 17 milliards d’euros pour les seuls Livrets A et LDDS, et même 20 milliards si l’on y ajoute les LEP.

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