Dominique Pelicot n’a pas terminé avec justice. Cet homme de 72 ans a été condamné le 19 décembre par le tribunal pénal Vaucluse, à 20 ans d’emprisonnement. Il a été reconnu coupable d’avoir drogué son ex-femme, Gisèle Pelicot, pour la violer et la livrer à des dizaines d’étrangers dans le sud de la France. Il n’a pas fait appel à sa condamnation, contrairement à 17 autres accusés qui ont reçu, en première instance, de fortes pénalités. Mais la justice le soupçonne toujours d’être impliqué dans deux anciens cas pour lesquels il a été inculpé.
Comme BFMTV l’a révélé, Dominique Pelicot est convoqué ce jeudi, au pôle des crimes en série ou mal aimées de la Cour judiciaire de Nanterre. Le juge enquêteur Nathalie Turquey souhaite l’interroger sur une tentative de viol commis en 1999 à Seine-Et-Marne, et un viol suivi d’un meurtre commis en 1991 à Paris. Deux fichiers qui ont refait surface après son arrestation, en septembre 2020, dans un magasin de leclerc à Carpentras, où il a été surpris de filmer sous les jupes de trois clients. À cette occasion, son ADN a été pris par les enquêteurs et payé au dossier national des empreintes digitales génétiques en août 2022.
Confessions partielles
Trois ans et un procès plus tard, il est maintenant soupçonné d’avoir tué Sophie Narme, 23 ans, le 4 décembre 1991. Ce jour-là, le corps de la jeune femme, employé par une agence immobilière, est découvert dans une appartement de Manin, dans le 19e arrondissement de Paris. Elle a été violée et poignardée lors d’une visite de locaux. Pendant plusieurs années, l’enquête, confiée à la brigade pénale de la police judiciaire, piétinée. En mai 2022, Justice a décidé de relancer les enquêtes en la rapprochant d’une autre affaire qui présente des similitudes inquiétantes. Le 11 mai 1999, à Villeparisis, une jeune femme qui a également exercé la profession d’agent immobilier a échappé à une tentative de viol lors d’une visite.
Des traces de sang de son agresseur se trouvent sur la scène. Une première analyse a mis en évidence un profil génétique masculin. Mais il faudra plusieurs années à la justice pour y mettre un nom en le comparant avec l’ADN enregistré auprès de la FNAEG récemment: celui de Dominique Pelicot. Le 12 octobre 2022, il a été extrait de sa cellule et placé en garde à vue. Avant les enquêteurs, le suspect a nié le viol et le meurtre de 1991 mais en partie reconnu comme la tentative de viol en 1999. Il a été inculpé pour meurtre, précédé, accompagné ou suivi d’un autre crime, et pour une tentative de viol avec une arme.
Au cours de son procès devant le tribunal pénal Vaucluse, il a admis être l’auteur de la tentative de viol de 1999. « J’ai retiré son t-shirt, ses chaussures et son pantalon, (mais) je n’ai rien fait », a-t-il déclaré. D’un autre côté, il avait fermement nié toute participation au meurtre avec le viol de Sophie Narme. « Je n’ai rien à voir avec cette affaire », a-t-il déclaré.