Pourquoi les jeunes français se distinguent par une navrante performance : l’absentéisme
Sur un an, l’absentéisme des jeunes de 30 ans et moins a connu une augmentation vertigineuse de 26 %. Dans l’ensemble, les arrêts « long terme » sont également en hausse. Explications.
Un fléau qui mine le monde du travail et les Français en sont particulièrement friands – voire efficaces – c’est l’absentéisme au travail. Les plus jeunes sont particulièrement concernés…
1,3 million de salariés absents toute l’année
Le 16ème baromètre dédié à l’absentéisme réalisé par Ayming et AG2R La Mondiale montre néanmoins qu’en 2023 on observe une tendance générale à la baisse avec un taux d’absentéisme de 6,11% soit 22,3 jours d’absence. absence par salarié sur l’année… Si l’absentéisme revient à des niveaux quasi équivalents à ceux enregistrés en 2021, il reste nettement supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire de 2019… Cette image est intéressante. En moyenne sur l’année 2023, le taux enregistré représente l’équivalent de 6 salariés à temps plein pour une entreprise qui emploie 100 personnes. Pour la population active française, qui compte environ 22 millions de salariés en CDI, cela représenterait en moyenne plus de 1,3 million de salariés absents toute l’année.
L’étude révèle une augmentation significative et généralisée des absences de longue durée, ce qui explique en partie pourquoi le taux d’absentéisme national reste à un niveau supérieur à 2019. En effet, depuis 5 ans, le taux concernant les interruptions de travail de 90 jours et plus (soit 3 années consécutives) mois) augmente encore et encore, sans relâche : nous avons enregistré une augmentation de plus de 30 % depuis 2019.
+26% en un an chez les jeunes
Et ce phénomène est particulièrement marqué chez les salariés de 30 ans et moins avec une augmentation de 26 % en un an seulement des absentéismes de 90 jours ou plus. Quant à l’absentéisme de courte durée – qui est estimé entre 4 à 7 jours d’absence – il diminue pour atteindre un niveau équivalent à celui d’avant la pandémie. Ainsi, en 2023, 13% des salariés étaient absents pour une courte période contre 24% en 2022…
Globalement, les chiffres de l’absentéisme diminuent dans tous les secteurs si bien que les disparités observées dans le baromètre de l’année dernière s’estompent… Ainsi, les secteurs du commerce (5,72%), de l’industrie-bâtiment (5,41%), des services (6,73%) et des transports ( 5,75%) retrouvent des niveaux similaires à ceux de 2021. Le monde de la santé revient à une pré-crise sanitaire : 6,62% en 2023 (6,34% en 2019).
La santé et les services sont les plus touchés
Toutefois, les secteurs de la santé et des services restent les plus touchés par les absences de longue durée. En effet, l’absentéisme de longue durée représente 61 % de l’absentéisme dans le secteur de la santé et 63 % de celui des services. Notons enfin que cette absence du travail est multifactorielle… Et qu’il convient d’examiner les raisons de l’absence au cas par cas – en interrogeant les salariés concernés – afin d’en tirer des conclusions. Et rectifier la situation.