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Pourquoi les faillites d’entreprises vont continuer à augmenter

Pourquoi les faillites d’entreprises vont continuer à augmenter

On a longtemps évoqué l’effet de rattrapage, niant un éventuel tsunami, pour expliquer la hausse des faillites d’entreprises à un rythme essentiellement constant ces derniers mois.

Les données publiées par le cabinet Ellisphere démontrent que le rythme ne ralentit pas, puisqu’à fin septembre, les réorganisations, liquidations judiciaires et procédures de sauvegarde affichent une hausse de 24,4% sur 12 mois glissants.

Les TPE sont principalement concernées par les procédures collectives tandis que les PME, qui ont davantage recours à la procédure de sauvegarde, voient cependant le nombre de redressements judiciaires et de liquidations augmenter de 27,7 %. Cela démontre clairement la fébrilité du tissu économique, les entreprises de taille intermédiaire affichant également une augmentation du nombre de recours aux sauvegardes de 85,7 %.

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Sans surprise, le bâtiment, la logistique, le textile et l’habillement sont les secteurs les plus malmenés, le bâtiment sombrant dans la crise avec une hausse de 36,5% en un an tandis que les permis de construire sur les 7 premiers mois de l’année baissent de 10%. Si la logistique souffre et fait face à +37,5% de défaillances, c’est principalement le transport routier qui est sur la sellette, confronté simultanément à une baisse d’activité et à une hausse des coûts de production.

Même niveau qu’il y a 15 ans

Évidemment, le contexte mondial explique ce qui ressemble de plus en plus à un glissement incontrôlé.  » Des tensions et des incertitudes surviennent tant au niveau national qu’international. Les Français, dans cette période de doute, épargnent énormément, tandis que la confiance des investisseurs s’érode », explique Max Jammot, chef du pôle économique d’Ellisphere qui pointe également d’autres incertitudes, notamment celles liées aux élections présidentielles aux Etats-Unis, à la situation en Ukraine, au Moyen-Orient et en Israël.

 » La menace chinoise touche le monde européen, pour l’instant sans impact, mais elle deviendra délicate dans les mois à venir « .

Avec la perspective d’échecs qui ne vont pas se stabiliser mais au contraire continuer à progresser.

Aux raisons économiques s’ajoute le remboursement des Prêts Garantis par l’Etat (PGE), une bouffée d’oxygène pendant la crise sanitaire, mais qui accentue les échecs. La fin du quoi qu’il en coûte, alors que dans le même temps les banques ont durci les conditions d’accès au crédit, contribue à nuire aux petites et moyennes entreprises.  » Nous devrions atteindre 65 000 échecs dans les prochains mois et ainsi revenir à un niveau que nous n’avons pas vu depuis 2009. », prévient Max Jammot.

Les textiles toujours exposés, les pharmacies en danger ?

Déjà ébranlé ces deux dernières années avec la disparition de nombreuses marques – San Marina, Kookaï, Du Pareil au Meilleur… – le textile semble poursuivre sa descente aux enfers, avec des échecs qui continuent d’augmenter de 26,5%. La France doit-elle craindre pour son segment du luxe alors qu’en Italie, ce secteur connaît un ralentissement ? Non, répond Max Jammot : « le luxe est toujours une valeur sûre. Désormais, le contexte international fait que nous avons moins de certitudes sur l’avenir et que le luxe n’est pas épargné. « .

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Que faut-il d’ailleurs comprendre des 42,5 % de faillites qui touchent le secteur pharmaceutique, alors que l’affaire Doliprane a posé la question de la souveraineté française ? Que le secteur est également confronté à une crise de foi, notamment dans les zones rurales où se concentrent de nombreux échecs.

 » Nous sommes clairement sur une tendance exponentielle aux échecs. Elle est structurelle, liée à la conjonction de plusieurs difficultés : seuil de rentabilité des pharmacies, concurrence des autres circuits de distribution, négociations avec la Sécurité sociale concernant le remboursement ou non-remboursement des médicaments, fortes tensions sur certaines filières, problèmes de vocation… le nombre de diplômes a baissé de 7% en 10 ans… », commente Max Jammot.

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Les régions résistent, les DROM « s’enlisent »

En plaçant l’accent sur l’échelle régionale, l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Provence-Alpes-Côte d’Azur concentrent ensemble 50 % des échecs du pays.  » Ce sont les trois régions les plus importantes, avec un réseau d’entreprises plus important que dans d’autres territoires, cette situation est donc normale. », nuance toutefois Max Jammot. Or, globalement, les échecs, toutes régions confondues, sont 8 % plus nombreux en un an.

Dans les départements régionaux et d’outre-mer (DROM), la situation est plus marquée qu’en France métropolitaine. Les manifestations en Martinique et la crise à Mayotte, notamment, n’ont évidemment pas fait de bien à l’économie locale, les PME étant les plus impactées, avec une augmentation respective de plus de 30% des démarches collectives. Et ce, alors que le pouvoir d’achat est au premier plan, les produits alimentaires et de première nécessité étant 3 à 4 fois plus chers qu’en France métropolitaine.  » Nous risquons de nous retrouver dans un bourbier », craint l’économiste en chef d’Ellisphere.

Plus généralement, le vote du budget déterminera le comportement futur des particuliers et des investisseurs, notamment étrangers, avec, en cas de hausse ou de réduction d’impôts envisagée, un effet ciseau qui devrait contribuer à l’augmentation des faillites bancaires. entreprises.

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