pourquoi les discussions sur l’emploi des seniors se poursuivent entre les partenaires sociaux
Pour se donner une chance de succès, les négociateurs ont convenu de se réunir mardi matin. Ces échanges, qui ont duré trois mois, portent sur des sujets tels que les transitions ou l’attrition professionnelle.
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Les 14 heures de négociations du lundi 8 avril n’ont pas suffi. Les partenaires sociaux se réunissent à nouveau mardi matin au siège du Medef pour tenter de conclure un « pacte de vie au travail » destiné, entre autres, à améliorer le taux d’emploi des salariés seniors. La séance de lundi devait être concluante mais le projet d’accord proposé par le patronat ne satisfait toujours pas les organisations syndicales, qui doivent recevoir une nouvelle version mardi matin.
D’autant qu’une nouvelle ligne rouge est apparue. C’est peut-être le point qui dérange désormais le plus les syndicats : selon le texte proposé par le patronat, un salarié qui souhaite se reconvertir serait considéré comme ayant démissionné à l’issue de sa formation. Ce qui veut dire qu’il n’aurait pas, notamment, d’indemnité de départ. Une mesure inimaginable pour Maxime Dumont, négociateur de la CFTC : « On n’a plus du tout de parachute. C’est soit on démissionne, soit on met fin au contrat de travail, soit on suspend le contrat de travail. Dans tous les cas, vous avez au moins une perte de rémunération et ça, ce n’est pas acceptable pour une reconversion des gens. »
L’idée d’un CDI senior, souhaitée par le Medef et la CPME, continue également de faire sourciller. Ce contrat pourra être résilié dès que le salarié aura tous ses quartiers pour une retraite complète. « Les salariés ont tout intérêt à respecter la loi d’aujourd’hui »croit même la CGT qui ne voit que des régressions dans ce que propose le patronat.
« Les résultats ne sont pas du tout satisfaisants », estime la CFDT
Le négociateur CFDT, Yvan Ricordeau, ne voit qu’un petit pas en avant à l’issue de cette longue journée de lundi. La négociation sur l’emploi des seniors sera un sujet obligatoire dans les entreprises de plus de 300 salariés. «C’est un petit signal pour dire qu’on veut aller au boutexplique le négociateur de la CFDT. C’est le seul gain qu’on a eu, 14 heures pour ça ! D’autant que cela ne concernerait qu’à peine 3% des entreprises. « Les résultats ne sont donc pas du tout satisfaisants » pour Yvan Ricordeau, qui espère une entente en fin de compte.
L’issue de cette négociation est pourtant importante. S’il existe effectivement un accord entre syndicats et employeurs, le gouvernement s’engage à le traduire dans la loi. C’est un peu la contrepartie du report de l’âge légal de la retraite. Les syndicats exigent des employeurs des garanties pour que les entreprises embauchent davantage de salariés de plus de 50 ans ou, en tout cas, fassent davantage pour les garder plus longtemps.
Aujourd’hui, seul un tiers des 60-64 ans sont employés, soit douze points de moins que la moyenne européenne, loin des voisins et loin de l’objectif du gouvernement qui vise les deux tiers des salariés de cette tranche d’âge. en emploi d’ici 2030. L’exécutif attend également la fin de cette négociation pour lancer une nouvelle réforme de l’assurance chômage.