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Pourquoi les dernières connexions à fibre optique sont si difficiles

Qui paiera les derniers raccordements en fibre optique, les plus complexes et coûteux à mettre en place ? La réponse à cette question devient urgente, d’autant que le réseau cuivre sera totalement arrêté en 2030.

Les dernières connexions à la fibre optique étaient connues pour être les plus difficiles. Mais elles pourraient ne pas se faire en raison d’un manque de budget, rapporte le journal Le FigaroDimanche 30 juin. Aujourd’hui, près de 38 millions de foyers sont désormais éligibles à la fibre (soit 87 % des foyers en France), un succès quand on sait que ce chiffre a été atteint en seulement 10 ans. Mais aujourd’hui, près de 5,5 millions de foyers ne sont toujours pas raccordés à la fibre, selon l’Arcep.

Ce qui pose problème, compte tenu du Plan France Très Haut Débit (PFTHD) lancé en 2013, dont le dernier volet serait particulièrement difficile à mettre en œuvre. Selon le PFTHD, les Français devraient avoir accès à une connexion Internet en fibre optique (donc très haut débit) d’ici fin 2025, soit à la fin de l’année prochaine.

Pour rappel, le territoire avait été divisé en trois parties :

  • ZTD, zones très denses (donc métropoles ou grandes villes)
  • les zones AMII, de densité moyenne, où l’opérateur historique Orange, ainsi que SFR, se sont engagés à déployer la fibre (donc des villes moyennes),
  • Les RIP, zones d’initiative publique, dans lesquelles les collectivités sont chargées de déployer leurs propres réseaux, avec l’aide financière de l’État.

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Réduction des budgets, des engagements…

Le problème est que ces dernières années, le taux de raccordement a fortement chuté. La décision prise par le gouvernement en février dernier, qui cherchait à faire des économies, n’a rien arrangé : l’exécutif a décidé de réduire son budget pour le déploiement de la fibre de 150 millions d’euros en 2024 : des coupes budgétaires non prévues qui ont mis sur la sellette les associations de consommateurs et les acteurs du secteur.

Dans une lettre ouverte publiée dans les pages de La galeriele 26 février 2024, l’Avicca (la Fédération française des télécoms, lobby des opérateurs et des collectivités impliquées dans le numérique) et InfraNum (le secteur des infrastructures numériques) estiment que cette baisse budgétaire surprise remet en cause l’objectif de la fibre pour tous d’ici 2025. D’autant que  » Les déploiements restants sont les plus difficiles La nouvelle a également provoqué l’ire de l’UFC Que Choisir. Dans un billet publié en juin dernier, son président dénonçait un gouvernement qui abandonne ses ambitions.

A cela s’ajoute le fait qu’Orange a revu à la baisse ses engagements de couverture (par rapport à ce qui était initialement prévu), selon l’accord conclu entre l’opérateur historique et l’Etat en mars dernier, qui a néanmoins permis de relancer la machine, selon le gouvernement.

Orange et SFR chargés de raccorder 600 000 foyers dans les villes moyennes

Cependant, les déploiements redémarrent dans les zones AMII, et notamment « dans le 55 intercommunales qui étaient les plus en retard. C’est une bonne chose pour ces territoires « , a déclaré Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep, interrogée par Le FigaroLe régulateur des télécommunications a également exigé que :Orange et SFR vont raccorder 600 000 foyers dans ces zones moyennement denses (AMII) d’ici le 31 décembre 2025, sous peine d’amende, détaillent nos confrères.

Mais le problème est qu’il reste encore un nombre important de connexions complexes à réaliser, avec parfois des infrastructures complètement inutilisables. Selon InfraNum (qui représente les acteurs des infrastructures numériques), il y aurait 440 000 cas complexes, ce qui représenterait un coût de 1,3 milliard d’euros. Interrogé par Le Figaro, Philippe Le Grand, président d’InfraNum, estime que « Pour les particuliers, payer ce type de travaux, qui peuvent coûter jusqu’à 3 000 euros, n’est pas possible. « De leur côté, les collectivités s’inquiètent du financement à long terme de ces réseaux télécoms dont elles ont la charge, dans les RIP.

Qui va payer la facture ? Les acteurs se renvoient la balle

Qui paiera la facture ? Pour l’heure, les acteurs du secteur semblent se renvoyer la balle. Tandis que les industriels et les collectivités déplorent le manque d’ambition du gouvernement, Bercy pointe du doigt les opérateurs, dont Free, qui ne soutiennent pas ce projet.

En attendant, le nombre de litiges liés au raccordement à la fibre signalés à l’association UFC Que Choisir s’est multiplié. De 2022 à 2023, ils ont augmenté de 64 %. Même son de cloche à l’Arcep, qui note que le principal sujet de litiges signalés reste la fibre. « L’insatisfaction vis-à-vis de l’accès à l’internet fixe, et notamment du déploiement de la fibre optique, est encore très majoritaire cette année » a expliqué le régulateur des télécoms lors de la présentation de son dernier observatoire de la satisfaction client en février dernier.

Un droit opposable à la fibre ?

La question des dernières connexions est d’autant plus problématique que le cuivre est en voie de fermeture : ce réseau sera complètement éteint en 2030.

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Pour éviter d’avoir des Français complètement déconnectés ou dépendants d’un travail qu’ils ne peuvent pas faire ou que personne ne veut payer, l’UFC Que Choisir appelle à la mise en place d’un droit opposable à la fibre.

Ce droit permettrait aux utilisateurs d’obtenir une indemnisation ou de résilier un abonnement sans frais, si la connexion est mal faite ou si elle ne fonctionne pas. L’idée est évoquée depuis un moment : si une proposition de loi en ce sens a été adoptée au Sénat, elle n’a jamais été inscrite à l’ordre du jour à l’Assemblée nationale.

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Source :

Le Figaro

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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